E.T. L’EXTRA-TERRESTRE

E.T. L’EXTRA-TERRESTRE

Steven Spielberg, 1982

LE COMMENTAIRE

La petite fille qui découvre un extra-terrestre par hasard dans sa chambre a des raisons légitimes de crier au loup. Elle est tout simplement surprise de découvrir quelqu’un auquel elle ne pouvait pas s’attendre. De peur, elle crie. Ensuite, elle se retrouve malgré elle dans la peau d’une candidate de Tournez Manège qui découvrirait un partenaire à la plastique peu avantageuse. Dégoutée, elle crie. Les femmes ont pour habitude de monter dans les aiguës pour communiquer. Elle veut dire bonjour, elle crie.

LE PITCH

Un petit garçon aide un alien à rentrer chez lui, à son coeur défendant.

LE RÉSUMÉ

Un vaisseau extra-terrestre se pose dans une forêt aux environs de Los Angeles pour une mission de repérage botanique. Lorsque des agents du gouvernement débarquent, les extra-terrestres s’activent et remontent illico dans leur soucoupe. Dans leur hâte, ils oublient l’un d’entre eux, qui part se réfugier dans la cabane à outils d’une maison voisine.

C’est Elliott (Henry Thomas) qui va le découvrir par hasard, alors qu’il joue avec son frère Michael (Robert MacNaughton) et ses copains – qui refusent évidemment de le croire. Elliott utilise des Reese’s Pieces pour l’attirer dans sa chambre. L’extra-terrestre n’est pas hostile.

Le lendemain matin, Elliott feint d’être malade pour rester à la maison et passer du temps avec son nouveau copain. À leur retour de l’école, Michael et Gertie (Drew Barrymore) découvrent à leur tour l’alien. Elliott les informe de sa décision de le garder.

I’m keeping him.

Ils décident collégialement d’en dissimuler l’existence à leur mère Mary (Dee Wallace).

Des phénomènes étranges se produisent. L’extra-terrestre fait rentrer en lévitation des boules de pâte à modeler pour simuler un système solaire et indiquer sa destination à ses nouveaux amis. Il ravive des chrysanthèmes. Et il communique par télépathie avec Elliott alors que celui-ci est à l’école. Très vite, l’extra-terrestre apprend des rudiments d’anglais. Il se baptise « E.T. » puis se sert d’un jouet pour indiquer qu’il veut rentrer en contact avec ses congénères.

E.T. phone home.

La situation a l’air urgente. La santé d’E.T. est en train de décliner, parallèlement à celle d’Elliott.

Halloween tombe à point nommé. Michael, Elliott et Gertie emmènent E.T. dans la forêt d’où il va pouvoir passer son coup de bigo. Les enfants s’endorment. E.T. disparait. Quand Michael le retrouve, la santé d’E.T. et d’Elliott est précaire.

Leur maison a été transformée en laboratoire par les agents du gouvernement, accompagnés de scientifiques qui mènent des expériences pour tenter de sauver la vie de l’enfant et de l’alien. Déclarés morts clinique, Elliott et E.T. profitent d’un moment d’inattention pour se sauver. Michael et ses copains enfourchent leur BMX, direction la forêt d’où E.T. va pouvoir mettre les voiles.

Mary s’invite au pot de départ en compagnie de « Keys » (Peter Coyote), un agent du gouvernement à qui E.T. avait rendu visite il y a des années.

I really shouldn’t tell. He came to me, he came to me.

Elliot, he came to me too.

Avant de partir, E.T. dit au revoir à Michael et Gertie. Il pointe le front d’Elliott de son doigt allumé et lui fait une promesse:

I’ll… be… right… here.

Pas folle la guêpe, il n’oublie pas d’emporter le chrysanthème au passage avant de décoller dans un arc en ciel.

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L’EXPLICATION

E.T. c’est le cauchemar du raciste.

Dans le monde des racistes, Frontistes, Mouvementistes ou autre ; il n’y a pas assez de frontières. Sans frontière, les extra-terrestres peuvent poser leur valises partout où ils veulent sans être contrôlés (cf Men in Black). Et comme par hasard, le migrant préfère toujours poser ses valises dans des endroits sympathiques comme dans le sud de la France ou en l’occurrence en Californie, sans oublier bien sûr Calais qui fait figure d’exception qui confirme la règle (cf Welcome).

Qui est le migrant aux yeux du raciste ? Il est sournois. Il se cache dans la cabane à outils – ou dans les camions au moment de passer la frontière.

Le migrant ne parle pas la langue de Molière. Il fait mine d’apprendre. En fait, il ne fait rien d’autre que baragouiner. En tout cas, le migrant ne parlera jamais aussi bien qu’un pure souche, c’est sûr!

Le migrant est insupportable parce que même s’il n’est pas chez lui, il se permet de faire la leçon à nos enfants, comme E.T. à Gertie :

Be good.

Et puis le migrant est voleur. La preuve, E.T. embarque le chrysanthème sans avoir demandé. Quelqu’un l’a-t-il entendu dire: « Est-ce que je peux vous emprunter cette fleur ? Je vous la ramène. » Déjà, pas de « s’il vous plait ». Aucun sens de la politesse. Ensuite, qu’est-ce qu’il a donné en échange ? Rien.

Dans le monde du raciste, les hommes et les femmes de gauche sont représentés par des enfants: Elliott et Gertie. C’est à dire de doux rêveurs qui s’imaginent pouvoir vivre heureux avec les étrangers.

You could be happy here, I could take care of you. I wouldn’t let anybody hurt you. We could grow up together, E.T. 

Cela se voit qu’Elliott et Gertie sont déconnectés des réalités du monde. Ils ne se soucient guère des problèmes d’allocations chômage, retraite et santé…

On doit aussi ajouter que dans le monde du raciste, le migrant est laid. Il n’a peut-être pas le nez crochu mais sa peau est flétrie et ses yeux sont disproportionnés. Il a une gueule à avoir mauvaise haleine.

Quand le migrant décide de partir, il s’en va dans un arc en ciel, symbole communément utilisé au sein de la communauté gay – que la droite dans sa quasi majorité n’affectionne pas vraiment. La figure du migrant n’est donc pas loin d’être celle de l’homosexuel. Cqfd.

Donc franchement, dans le monde du raciste, le migrant représenté par l’extra-terrestre, on ne l’aime que lorsqu’il repart d’où il vient (cf Rencontre du troisième type). Il ne nous manque pas. On préfère quand le migrant ne mute pas en immigré.

Les efforts du migrant pour s’adapter à un monde qui n’est pas le sien, on s’en fout. Ses pouvoirs paranormaux, on s’en fout. Ses talents de jardinier, rien à foutre! Nous sommes en 1982, en pleine guerre froide. Les États-Unis font la conquête de l’espace, pas l’inverse.

C’était il y a des années et bizarrement, E.T. pourrait être un Mexicain du mauvais côté du mur ou un Afghan échoué à Sangatte. Alors réjouissons nous quand même que ce migrant ait été accueilli par Elliott plutôt que par un agent du gouvernement.

Elliot, I don’t think he was left here intentionally, but his being here is a miracle, Elliot. It’s a miracle and you did the best that anybody could do. I’m glad he met you first.

Vivement qu’Elliott et Gertie grandissent et atteignent l’âge de voter, que le monde change un peu et qu’on se remette à voler dans le ciel en vélo de cross.

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

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