THE JACKET

THE JACKET 

John Maybury, 2005

LE COMMENTAIRE

Il parait que nous sommes tous amenés à basculer dans le monde des adultes, sans savoir précisément quand (cf Le Stratège). Certains y sont exposés très tôt (cf Capharnaüm). D’autres cherchent à l’éviter le plus longtemps possible (cf Tanguy). Mais nous aurons tous droit à ce moment précieux où nous ouvrirons les yeux (cf The Game, Eyes Wide Shut).

LE PITCH

Un soldat revient de la mort.

LE RÉSUMÉ

Jack Starks (Adrien Brody) est mobilisé en Irak pour la mission Tempête du Désert (cf Jarhead). Il retourne dans le Vermont en 1992 après avoir reçu une balle dans la tête qui l’a plongé quelques instants dans un état de mort clinique (cf L’expérience interdite).

I was 27 the first time I died.

Depuis, il souffre d’amnésie (cf Memento).

Sur le bord de la route, il vient en aide à une femme en état d’ivresse (Kelly Lynch) et dont le véhicule est à l’arrêt. Pendant qu’il répare le moteur, il sympathise avec sa petite fille Jackie (Laura Marano).

Plus tard sur la route, Jack est pris en auto-stop par un conducteur et se retrouve embarqué malgré lui dans une histoire de meurtre. Lors de son procès, il affirme ne se souvenir de rien. Le juge le condamne pour démence. Direction l’institution psychiatrique (cf Vol au dessus d’un nid de coucou).

À l’hôpital, le Dr Becker (Kris Kristofferson) torture ses patients, qu’il croit être des criminels. Il les drogue puis les enferme des heures dans une cellule à la morgue. Lors de ces expériences traumatisantes, Jack voyage dans le futur, en 2007. Il y retrouve Jackie (Keira Knightley) plus vieille de quinze ans et qui vit dans une caravane. La jeune femme a sombré à son tour dans l’alcool après la mort de sa mère.

Au fil de ses voyages, Jack noue des liens avec Jackie. Cependant, il découvre qu’il va mourir dans quelques jours des suites d’un accident. Alors il profite de l’un de ses voyages pour s’entretenir avec la mère de Jackie afin de l’empêcher de faire une bêtise et peut-être changer son destin…

Sometimes we live to beat the odds.

Aidé par le docteur Beth Lorenson (Jennifer Jason Leigh), Jack parvient à faire un ultime voyage où il retrouve Jackie qui travaille désormais comme infirmière dans un hôpital. Tous les deux se rencontrent à nouveau pour la première fois sur un parking. Jackie lui propose de le déposer quelque part. Dans la voiture, elle passe un appel à sa mère – pour le plus grand plaisir de Jack.

How you doing?

Better now.

L’EXPLICATION

The Jacket, c’est ne pas gaspiller son temps.

Le temps est précieux au sens où il ne revient pas. Il suffit d’écouter avec attention le tic-tac d’une montre pour comprendre le drame que vit le lapin blanc (cf Alice au Pays des Merveilles), le seul conscient que l’histoire a une fin.

I’m running out of time! (cf Seul au monde)

Le temps est linéaire. Il ne s’agit pas d’un gruyère dans lequel on puisse voyager (cf Interstellar). Impossible de retourner dans le passé (cf Retour vers le Futur, L’Armée des douze Singes). Les souvenirs disparaissent. Jack est amnésique. On ne ré-écrit pas l’histoire. Par contre, il est toujours temps d’influencer le futur. Nous avons un rôle à jouer, pour peu que nous le trouvions.

Ce qui n’est clairement pas le cas du Docteur Becker. Pour cet homme de science, ce qui est fait est fait. On ne peut que constater les pots cassés.

You can’t break what’s already broken.

Sa vision du monde est pour le moins sombre. Le Dr Becker pense que nous sommes tous déjà morts.

We’re all dead, Jack.

Pour ce fataliste, la plupart de ses patients sont en réalité des criminels. Il n’y a plus rien à faire d’autre pour eux que de leur maintenir les yeux fermés.

I don’t belong here.

No I don’t think you do either. But neither of us can do anything about that now.

C’est pourquoi il re-créée des situations de mort artificielle. Le Dr Becker a démissionné. Il est profondément morbide. D’ailleurs il boit lui aussi, et prend des anti-dépresseurs.

Jack est au contraire bien vivant. Mieux : il est revenu de l’au-delà. Il veut vivre. Contrairement à beaucoup d’entre nous qui ignorent la mort, Jack y a été exposé en Irak et à la morgue. Un peu radical et malgré tout il faut parfois se faire mal pour y voir clair. Savoir que l’on va mourir ne suffit pas. Il faut regarder le vide les yeux dans les yeux.

De ces face-à-faces, il a retiré quelques enseignements fondamentaux. En l’occurrence, il sait de quoi il parle.

When you’re dead, the one thing you want is to come back. (cf Full Metal Jacket)

Rien ne vaut la vie. Alain Souchon. Ou Stomy Bugsy, au choix.

Jack est conscient de la valeur du temps.

How much time do we have?

Pas de temps à perdre sous sédatif, à rester assis en attendant que la mort nous trouve.

Il est conscient de ce qu’on peut faire avec son temps. Même si le temps file, rien n’est jamais trop tard – tant qu’on est vivant.

The important thing in life is to believe that while you’re alive, it’s never too late.

La vie nous est donnée comme un espace d’expression, à condition de le vouloir évidemment. Pour cela, il faut reprendre le contrôle de sa vie. Sortir de sa léthargie (cf L’Éveil). Son espace d’expression.

I don’t care. You have to come back. I didn’t ask for you, but now… you just have to come back.

It’s not like that. I don’t have control over it.

Well, get control.

Plutôt que de vivre en se laissant porter, s’appuyant sur un hasard qui pourrait éventuellement nous envoyer un signe qui ne viendra peut-être jamais, Jack incarne celui qui décide par lui-même.

You got somewhere you need to go?

I’m not sure.

Well, let me ask you that again. This time, look around and consider your options. Have you got somewhere you need to go?

Yeah, I do.

Jack ne peut rien faire contre sa propre mort. Donc il se rend utile pour les autres car il sait qu’il peut avoir une influence sur leur trajectoire. Il se transforme en mentor pour Jackie qui semble beaucoup plus épanouie en infirmière qu’en serveuse dans un diner – encore qu’il s’agisse également d’un métier de service.

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

Un commentaire

  • 28 Xl 75 au 3 Xl 75 (écrit ainsi dans mon carnet de santé) Oedème intense ayant nécessité une intubation. Les médecins ont dit à mes parents 48h après que j’étais sauvée. IME ou pas ? Que s’est il passé durant ces 48H….pas de souvenirs juste que j’étais pas une petite fille comme les autres.

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