LES SOUS-DOUÉS

LES SOUS-DOUÉS

Claude Zidi, 1980

LE COMMENTAIRE

Alors que l’école publique Française est en souffrance, les parents s’intéressent à des méthodes alternatives. À ce qu’il paraitrait que les élèves suivant la méthode Montessori seraient plus créatifs. Une étude du CNRS a cependant mis fin au fantasme : Les enfants sont tous logés à la même enseigne. Rien de tel qu’une bon bourrage de crâne pour faire rentrer des tables de multiplication.

LE PITCH

Des étudiants doivent réussir leurs examens à tout prix.

LE RÉSUMÉ

Alors que Saint Louis de Gonzague parade au classement des meilleurs lycées de France, le cours Louis XIV de Versailles pointe à la dernière position avec un taux de recalés au bac peu glorieux de 100%.

La bande à Bébel (Daniel Auteuil) entend bien continuer à redoubler pour se la couler douce une année de plus. Julien (Philippe Taccini), Jeanne (Katherine Erhardy), Caroline (Françoise Michaud), Gaëtan (Gaëtan Bloom), Graffiti (Patrick Laurent) et Togo (Honoré N’Zué) n’ont pas beaucoup plus de pression.

La directrice Lucie Jumaucourt (Maria Pacôme) prend les choses en main.

J’ai pour mission de vous transformer en bacheliers.

Malgré ses efforts pour développer des méthodes pédagogiques plus répressives, rien ne change. MC2 (Gilles Roussel), féru de technologie, se paie même le luxe d’envoyer la directrice sur les roses.

Y’a des machines pour traduire! Alors pourquoi j’me casserais l’cul?

Devant ce bon sens, Lucie Jumaucourt fait installer une machine à apprendre venue des Etats-Unis. L’apprentissage par la force. Pour éviter le bâton, Bébel lance une alerte à la bombe pour faire évacuer l’école. Cette stratégie ne dure qu’un temps car le commissaire de police (Michel Galabru) n’en peut plus. Le responsable des forces de l’ordre ne porte pas ces cancres dans son coeur.

Ils sont nuisibles à la société, il faut qu’on les détruise.

Pourtant, suite à un quiproquo, c’est une vraie bombe artisanale confectionnée par un terroriste (Mohamed Zinet) qui explose au cours Louis XIV.

La juge est prête à abandonner la peine de prison si les élèves passent leur bac.

On n’est pas des casseurs.

Prouvez-le.

Comment ?

En réussissant votre baccalauréat!

Le commissaire surveille les épreuves mais il ne peut éviter la triche à tous les étages. Les élèves sont reçus tandis que le commissaire finit à la circulation.

Dix ans plus tard, ils se retrouvent tous pour fêter leur belle réussite. Bébel invite le commissaire afin de se moquer à nouveau de lui.

L’EXPLICATION

Les Sous-Doués, c’est la génération d’avant.

La nouvelle génération, emmenée par Greta Thunberg, se veut résolument responsable. Très concernés par les enjeux sociétaux et autres problèmes environnementaux (cf Don’t Look Up), les jeunes sont convaincus qu’ils ont un rôle à jouer pour sauver le monde. Pour eux, s’engager n’est pas qu’une simple formule. Ils doivent faire mieux, ils peuvent faire mieux!

Paradoxalement, on les retrouve désormais dans des publicités pour des marques de mode, en porte-paroles de la déconsommation. Fini les filtres sur les réseaux sociaux. Greta Thunberg fait des discours sérieux à l’ONU où elle reproche à un parterre de diplomates ventripotents de lui avoir volé ses rêves – et accessoirement de l’empêcher d’aller à l’école.

Ces personnes à qui elle s’adresse font partie de ce qu’on appelle la génération d’avant, celle de Bébel et ses copains. Des jeunes qui ne rêvaient que de pouvoir sécher l’école pour aller jouer au flipper. Ceux qui ont tout salopé le monde d’aujourd’hui. Les responsables du foutoir.

Cette génération surfait allègrement sur l’esprit de 68. Les mauvais souvenirs de la Seconde Guerre Mondiale ont été évacués. En 1980, la France s’apprêtait à pousser Valérie Giscard d’Estaing dehors pour choisir François Mitterrand. Comme le fait remarquer Lucie Jumaucourt, le pays rentrait dans une ère de laxisme absolu.

Aujourd’hui nous recueillons les fruits de vos méthodes pédagogiques permissives.

La directrice a fait de son mieux pour resserrer les boulons, mais rien n’y a fait. On n’arrête pas un train en marche. Impuissante face à cette génération de tire-au-flancs, tout comme la police et son commissaire dépassé par les événements.

Tout est de ma faute! Il faut que jeunesse se passe alors ils n’ont qu’à me passer dessus.

Le bordel s’est bien installé avec cette génération goinfrée de Trente Glorieuses et de plein emploi. Les vacances au soleil du Club Med (cf Les Bronzés). À l’époque, Bébel se moquait de tout, y compris de la situation internationale.

Le bac ça sert à que dalle, de toute façon y’aura bientôt une guerre atomique!

Rien à voir avec ceux qui ont eu vingt ans dans les années 2000. Tout stressés par le chômage (cf Ressources Humaines), le cancer, la couche d’ozone, la montée de l’extrême droite, le SIDA (cf 120 battements par minute) et la guerre froide.

La génération d’avant se reposait sur ses acquis. C’est le père de MC2 qui fait son examen à sa place. Togo va à l’école mais bac ou pas, il finira Ministre.

La génération d’avant était égoïstement insouciante. Bébel ne pensait qu’à sauter Caroline alors qu’elle était pourtant la copine de son meilleur pote Julien (cf La Femme de mon Pote). Et vas-y que ça fume comme des pompiers au PMU du coin. Que ça conduit des voitures diesel. Les élèves brandissent la menace terroriste pour mieux rater les cours.

La génération d’avant se mordait déjà la queue en naviguant entre bêtise et opportunisme, à l’image de Gaëtan le naïf qui se fait voler sans s’en rendre compte par un Graffiti sans scrupule.

Hier, on m’a encore gaulé ma meule…

Inquiétant.

On peut dire que le futur ne les concernait guerre. Confiants en leur bonne étoile, ils savaient de toute façon qu’ils réussiraient. C’est pourquoi ils pouvaient se permettre de prendre les vieux pour des cons.

Le plus triste est que tout leur a effectivement réussi. Dix ans plus tard, ils occupent tous de belles fonctions, sans pratiquement en branler une. Leur crédo était de profiter du système en en faisant le moins possible (cf Quadrophenia). Reprenant la devise de Jean-Pierre Florian : pour vivre heureux, vivons cachés.

On paie désormais les pots cassés par cette génération de rigolos. Dire que ces fumiers ont encore le culot de se plaindre parce que leurs enfants restaient trop longtemps sous leur toit (cf Tanguy). Ils ont fait n’importe quoi, ce qui ne les empêche pas de savourer leur retraite – aux frais de la princesse.

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

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