ROCKY 2 : LA REVANCHE
Sylvester Stallone, 1979
LE COMMENTAIRE
Les athlètes ont la compétition dans le sang. Tout ce qui compte est de gagner. Le podium. La première place. L’or. Le record. La gloire. Rien qu’un athlète n’apprécie autant que fêter son titre avec ses fans. Devenir un exemple auprès des plus jeunes.
LE PITCH
Le challenger remonte sur le ring pour changer son destin.
LE RÉSUMÉ
1976. Le champion Apollo Creed (Carl Weathers) est parvenu à sauver sa ceinture in-extremis face à la surprise Rocky Balboa (Sylvester Stallone), un boxeur amateur sorti des bas fonds de Philadelphie, au terme d’un combat d’une incroyable d’intensité (cf Rocky).
À l’hôpital où les deux boxeurs se sont promis de ne pas chercher une revanche, Rocky veut entendre de la part d’Apollo qu’il a tout donné. Même s’il s’est prouvé quelque chose cette nuit là, il veut en avoir le coeur net de la bouche d’Apollo.
Could you answer me one question?
Yeah, sure
Did you give me your best?
Rocky range les gants. Sa nouvelle popularité lui donne confiance. Il demande Adrian (Talia Shire) en mariage – mais toujours avec sa maladresse caractéristique.
I was wonderin’ if, uh, you wouldn’t mind marryin’ me very much.
Pendant ce temps, Apollo est critiqué. On le soupçonne d’avoir arrangé son match contre Rocky. Blessé dans son ego, le champion rompt sa promesse et réclame une revanche.
Rocky reste sourd à cette proposition. Mais les problèmes financiers qu’il rencontre, et son incapacité à trouver un travail, le pousse à retourner voir son entraineur de toujours Mickey (Burgess Meredith). Celui-ci refuse de l’entraîner, pour préserver sa santé. Rocky a presque perdu un oeil dans la bataille.
Après des insultes publiques de la part d’Apollo, Mickey change d’avis. Question de principes (cf Des Hommes d’Honneur). Il exhorte son boxeur à se remettre au travail.
He said you were a one time lucky bum! Well now I don’t wanna get mad in a biblical place like this, but I think you’re a hell of a lot more than that kid!
Adrian n’est pas d’accord. Une dispute provoque son accouchement prématuré. Elle tombe dans le coma. À son réveil, Rocky est à ses côtés. Il n’en fallait pas plus à Adrian pour finalement accepter cette revanche que Rocky souhaite tant.
Le combat est âpre. Rocky a du changer sa façon de boxer pour protéger son oeil. Il encaisse les coups mais tient le choc. Dans le camp d’Apollo, c’est la panique.
He’s all wrong for us, baby. I saw you beat that man like I never saw no man get beat before, and the man kept coming after you. Now we don’t need no man like that in our lives.
Dans la quinzième reprise, alors qu’Apollo cherche une victoire par KO, Rocky prend tous les risques. Tous les deux partent au tapis. Apollo perd connaissance tandis que Rocky parvient à se relever.
Il est le nouveau champion.
I just got one thing to say… to my wife at home: Yo, Adrian! I DID IT!
L’EXPLICATION
Rocky 2, c’est la chrysalide.
Rocky était une chenille au sens musical du terme. La chenille qui redémarre, round après round. On lui crachait au visage. Les gens lui jetaient des oranges alors qu’il faisait son footing. Mais Rocky se relevait immanquablement. Un état d’esprit qui lui a permis de tenir la dragée haute au champion.
Creed a fini par l’emporter sur décision, au bout du suspens. Cet événement a permis à Rocky d’exister.
Il lui faut désormais évoluer. Continuer à rebondir, c’est sa spécialité.
Malheureusement, professionnellement Rocky végète. Pas assez de victoires à son palmarès pour pouvoir vivre de ses rentes. En dehors du ring, il n’a pas de diplôme. Il enchaîne les refus.
Can I be honest? No one’s going to offer you an office job. There’s too much competition. Why don’t you fight? I read somewhere you’re a very good fighter.
Pas de cadeau, ni encore moins de passe droit (cf La Loi du Marché). Surtout pas pour quelqu’un qui est presque champion (cf Presque célèbre).
Do I look lucky?
Rocky comprend vite qu’il va devoir se faire violence. Il ne peut plus continuer à se cacher.
I was hoping he wouldn’t show.
Une seconde chance se présente à lui, non plus de se prouver qu’il avait le niveau mais bien de gravir la dernière marche des escaliers. Cette chance, il ne faut pas la rater (cf Et pour quelques dollars de plus).
Rock, you got another shot. This is the second shot.
Prendre les coups est une chose, triompher en est une autre. Rocky est sorti de sa coquille, désormais il doit déployer ses ailes. Pour cela, il doit s’entrainer encore plus dur. Croire en lui. Et se mettre en danger.
All this happens pretty soon and you ain’t ready. You know you’re no where near in shape. So I say, for God’s sake, why don’t you stand up and fight this guy HARD?
Les médecins l’ont informé des risques qu’il court. Un mauvais coup et Rocky peut perdre la vue. Ce qui voudrait dire perdre Adrian, c’est à dire toute sa vie. C’est inconcevable.
Pour autant, il ne peut pas continuer de vivre ainsi avec Adrian. Il n’a pas l’ambition de vivoter. Ce n’est pas la promesse qu’il s’est faite à lui-même étant enfant. Pas question de se trahir maintenant. S’il faut tout donner, alors Rocky donnera tout. Car le jeu en vaut bien la chandelle.
Il remonte donc sur le ring pour faire ce qu’il sait faire : encaisser. Se relever. Ne jamais rien lâcher. Épuiser l’adversaire. Faire douter. Maintenant il doit profiter de cette situation pour rendre les coups.
On ne gagne pas sans frapper. Rocky découvre qu’il a du punch. Il assume son punch en plein dans la tronche du champion. Ce n’est plus sa résistance qui est à l’honneur mais sa volonté. Avec sa ceinture, il remercie son adversaire, son staff et surtout sa femme à qui il essaie de montrer la direction qu’il souhaite prendre – malgré ses deux oeufs de pigeon.
Rocky reste encore chrysalide. Pour l’instant, il n’est que le champion.
Ce n’est seulement que bien des années plus tard qu’il deviendra papillon (cf Rocky Balboa).