ROCKY III : L’OEIL DU TIGRE

ROCKY III : L’OEIL DU TIGRE

Sylvester Stallone, 1982

LE COMMENTAIRE

La route qui emmène le champion vers les sommets est longue et sinueuse. Une fois au sommet, il faut s’accrocher pour y rester. Trop de champions perdent la tête. Le regard a changé. L’envie s’évanouit. La détermination a changé de camp.

LE PITCH

Un boxeur s’empâte et en perd sa ceinture.

LE RÉSUMÉ

Rocky Balboa (Sylvester Stallone) est passé de boxeur anonyme (cf Rocky) à champion du monde en battant Apollo Creed (Carl Weathers) sur un fil. Ce titre lui a apporté la gloire, la richesse et donc le confort. Il boxe de temps en temps contre des challengers à sa portée, ce qui lui permet de conserver sa ceinture. Rocky s’entraine moins. Il se paie même le luxe d’organiser des combats d’exhibition contre le catcheur Thunderlips (Hulk Hogan).

Un jeune boxeur de Chicago, Clubber Lang (Mister T), défie Balboa alors qu’il s’apprêtait à prendre sa retraite. Rocky accepte, contre l’avis de Mickey (Burgess Meredith).

You can’t win, Rock! This guy’ll kill you to death inside of three rounds!

Son entraineur de toujours ne veut pas s’associer à ce massacre.

It’s finished. Yes, I’m finished, I don’t want no more of this, I don’t want no more of it! You understand? None of it! It’s over with!

Ambiance.

En conférence de presse, Clubber Lang annonce la couleur :

What’s your prediction for the fight?

My prediction?

Yes, your prediction.

… Pain!

La prédiction du vieux coach se vérifie. Rocky est balayé en deux petits rounds. Après le combat, Balboa apprend que Mickey a été terrassé par une crise cardiaque.

Au fond du sac, Balboa saisit la main tendue par Apollo Creed qui lui propose une revanche contre Clubber Lang. Dans l’ambiance intimiste des gymnases crasseux qui sentent bon la sueur, Balboa retrouve l’envie d’avoir envie : l’oeil du tigre!

Now, when we fought, you had that eye of the tiger, man; the edge! And now you gotta get it back, and the way to get it back is to go back to the beginning. You know what I mean?

Adrian (Talia Shire) trouve également les mots pour remotiver son mari.

You gotta want to do it for the right reasons. Not for the guilt over Mickey, not for the people, not for the title, not for money or me, but for you. Just you, just you alone.

And if I lose?

Then you lose. But at least you lose with no excuses, no fear. And I know you can live with that.

Rocky remonte sur le ring revigoré comme jamais. Il gagne à sa façon : en encaissant les coups sans jamais abandonner, puis en profitant de la fatigue de son adversaire pour inverser la tendance (cf Fighter).

He’s hooking, he’s hooking, he’s hooking! Damn, Rock, Come on! What’s the matter with you?

Tomorrow. Let’s do it tomorrow.

There is no tomorrow!!

Il redevient champion, encore plus fort qu’avant.

Après la victoire, Apollo ne laisse pas souffler son ami. Il lui demande une petite revanche, loin des regards.

L’EXPLICATION

Rocky III, c’est se respecter.

Rocky Balboa est un homme qui vient de nulle part. Il s’est battu pour se faire un nom. Pour faire aussi honneur au petit garçon qu’il fut jadis et dont il a gardé une photo sur son frigo. L’importance de pouvoir se regarder dans le blanc des yeux. C’est ce qui a fait sa force, ce qui a séduit Adrian et qui lui a permis de gagner ses combats.

Rocky a réalisé l’exploit de partir de rien pour devenir le numéro 1, à la volonté. Car son environnement le tirait vers le bas. Son histoire est magnifique. Il l’a voulue très fort.

Puis il s’est reposé sur ses acquis.

Well, Rock, let’s put it this way. Now, three years ago you was supernatural. You was hard and you was nasty and you had this cast-iron jaw but then the worst thing happened to you, that could happen to any fighter. You got civilized. But don’t worry kid. You know, presidents retire, horses retire, Man-o-war retired. They put him out to stud. That’s what you should’ve done, retired. (…) The worst thing that happened to you, that can happen to any fighter: you got civilized.

C’est humain. Mais à cause de cette faiblesse, il a décroché. Il s’est bradé dans des combats ridicules. Tout le monde a fini par pouvoir abuser de lui, même ses amis comme Paulie (Burt Young). Dans la jungle, les faibles qui décrochent se font manger tout cru par les prédateurs comme Clubber Lang.

This guy is a wrecking machine! And he’s hungry!

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Rocky s’est perdu sur les chemins de la gloire, sans objectif. Des combats faciles ou sans intérêt. Et l’argent qui continue de couler à flot. Sans rien faire ou presque. Une vie trop facile dans laquelle on n’a plus besoin de se battre. Il se laisse aller et trahit la promesse qu’il s’était fait à lui-même. C’est donc logiquement qu’il se fait punir.

Redescendu à la case départ, sans rien, il doit d’abord se poser la question de savoir s’il veut remonter ou rester au fond du trou. C’est sa décision. Il n’est pas seul. Ses amis et sa femmes l’aideront à remonter la pente.

Cependant, s’il n’en a pas la volonté, cela ne servira à rien et surtout cela ne marchera pas. Certes il va devoir s’entrainer dur. Mais il doit d’abord se retrouver. Son objectif n’est pas la ceinture, elle n’est qu’une conséquence. Son objectif : c’est lui-même.

Nothing is real if you don’t believe in who you are!

Retrouver l’estime qu’il avait de lui et la protéger des coups des adversaires. C’est cette belle personnalité qui s’exprime dans ses yeux. Le moteur qui lui permet de tenir debout malgré la difficulté et lever les bras au ciel, sans plus personne au dessus de soi. Le champion est libre, au dessus des marches. Il ne doit rien à personne et n’a pas volé son titre.

Il l’a gagné, pour lui.

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

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