FOOTLOOSE
Herbert Ross, 1984
LE COMMENTAIRE
Avant d’être une forme d’art vivant, la danse est avant tout un moyen de s’exprimer corporellement – à l’aide d’une mélodie. Les mouvements ne sont pas toujours coordonnés mais qu’importe (cf Billy Elliot). La danse apporte une forme d’anarchie rafraichissante dans un monde où l’on marche trop souvent au pas de l’oie.
LE PITCH
Un enfant de la ville débarque en zone rurale.
LE RÉSUMÉ
Ren McCormack (Kevin Bacon) pose ses valises à Bomont. Il arrive tout droit de Chicago. Dans cette petite ville, c’est le Révérend Shaw Moore (John Lithgow) qui fait la loi avec ses serments vieux style.
If our Lord wasn’t testing us, how would you account for the proliferation, these days, of this obscene rock and roll music, with its gospel of easy sexuality and relaxed morality?
Ren tombe de sa chaise lorsqu’il découvre qu’un décret interdit d’écouter du rock n’roll.
Il ne tarde pas à se rapprocher d’Ariel (Lori Singer), la fille du pasteur. Celle-ci cherche à se barrer de ce trou perdu. Tous ses amis le savent.
You want out of here so bad you probably memorize bus schedules.
Ariel s’embrouille avec son père à propos de Ren.
Who were you with?
Ren McCormick.
I don’t want you to see him anymore.
Why not?
Because I’ve heard he’s a troublemaker.
Just because he hasn’t lived in this town for 20 years doesn’t make him a troublemaker!
Ariel, I don’t know what I’m going to do with you.
There ain’t nothing to *do* with me, Daddy. You like it or not, this is it. It doesn’t get much better.
I’m no saint you know, I’m not even a virgin.
Don’t you talk like that here!
Why not? Isn’t this where I’m supposed to come to confess my sins to my preacher? In CHURCH! I ask to be forgiven! Am I?
De son côté, Ren prêche pour un bal de promotion au lycée (cf The Prom). Il se prend aussitôt l’autorité du pasteur en pleine figure.
Even if this was not a law, which it is, I’m afraid I would have a lot of difficulty endorsing an enterprise which is as fraught with genuine peril as I believe this one to be. (…) These dances and this kind of music can be destructive, and, uh, Ren, I’m afraid you’re going to find most of the people in our community are gonna agree with me on this.
C’est la guerre.
À cause de l’attitude de Ren, Ethel McCormack (Frances Lee McCain) perd son emploi rémunéré. Néanmoins, elle soutient son fils dans sa démarche.
Ren se présente devant le conseil des sages et cite l’Ecclesiaste dans un monologue courageux.
Ecclesiastes assures us that there is a time for every purpose under heaven. A time to laugh and a time to weep, a time to mourn and there is a time to dance. There was a time for this law, but not anymore. See, this is our time to dance. It is our way of celebrating life, it’s the way it was in the beginning, it’s the way it’s always been, it’s the way it should be now!
La demande est rejetée.
Vi Moore (Dianne Wiest), la femme du pasteur, s’adresse à son mari pour le faire changer d’avis sans le désavouer.
Shaw, you can’t be a father to everybody. You can’t do that.
I thought that at least *you* believed in me.
I never stopped.
Moore remarque que des membres de sa congrégation se radicalisent en brûlant des livres. Cela va trop loin. Le pasteur détend l’atmosphère et autorise le bal de promotion – en invitant à prier pour les pauvres pêcheurs qui s’y rendront.
If we don’t start trusting our children, how will they ever become trustworthy? I’m told that the senior class at the high school has gotten use of the warehouse in Bayson for the purpose of putting on a senior dance. Please, join me to pray to the Lord to guide them in their endeavors.
Le bal libère quelques tensions entre des adolescents en pleine ébullition. Mais très vite, tout se règle sur la piste de danse.
What’s this I see? I thought this was a party. LET’S DANCE!
L’EXPLICATION
Footloose, c’est la déringardisation des campagnes.
Dans le rapport de force qui l’oppose à la ville, la campagne a toujours semblé en retard. Moins d’infrastructures, de moyens et donc de pouvoir, moins d’éducation… Les pèquenauds ne sont pas au fait des dernières tendances.
What about the Police?
What about ’em?
L’unique avantage de la campagne est que la nature y a été relativement préservée. C’est pourquoi les gens de la ville aiment s’y mettre au vert de temps en temps, pour respirer ou pour prendre leur retraite. À la campagne on vit mieux, mais on ne peut pas y vivre non plus. Voilà le problème.
Le seul intérêt de la campagne est que les gens de la ville s’y rendent occasionnellement. Sinon, la campagne ne serait guère plus qu’une zone sinistrée.
C’est le malheur de Ren qui doit apprendre à vivre à Bomont. Et à Bomont, on ne va pas au dancing le samedi soir. On se lève le dimanche matin pour assister à l’office. Une messe version ancien Testament. Spectacle assuré…
I’m responsible for the spiritual life of this community.
Ren comprend qu’il risque d’imploser dans son nouvel environnement. Heureusement quand même que tout le monde n’a pas non plus de l’herbe dans les narines à la campagne. Ariel notamment déjà roulé sa bosse. Elle n’a pas fait que manger du pop corn à l’arrière des berlines… si l’on peut dire. Ren l’a bien remarquée.
I get the feeling you’ve been kissed a lot, and I’m afraid I’d suffer by comparison.
Grâce au potentiel d’Ariel, Ren retrouve espoir. On doit pouvoir s’amuser à Bomont! Il doit être force de proposition. Devenir le moteur du changement dans cette bourgade perdue. Plutôt que de passer en force, il va le faire avec la manière en s’adaptant assez intelligemment à son audience. En confiance, il se permet de citer des passages de la Bible. D’une certaine manière, il ré-écrit l’histoire du livre.
« From the oldest of times, people danced for a number of reasons. They danced in prayer or so that their crops would be plentiful, or so their hunt would be good. And they danced to stay physically fit and show their community spirit, and they danced to celebrate. » That is the dancing we’re talking about. Aren’t we told in Psalm 149 « Praise ye the Lord. Sing unto the Lord a new song. Let them praise His name in the dance »?
En même temps, c’est facile. On trouve tellement à boire et à manger dans la Bible… C’est comme l’astrologie.
Toujours est-il que Ren réussit son coup.
Il chope la fille du pasteur, en retournant la tête de son père. Mieux : il obtient son bal de promotion (cf Le sens de la fête).
Peut-être qu’Ariel n’attendait que Ren. Il n’empêche que cette fameuse campagne à la ramasse montre quand même de belles facultés d’adaptation.
I mean we’re not stuck in the goddamn middle ages here.
Dire que Ren venait du Midwest. On n’ose même pas imaginer ce qui aurait pu se passer si l’étranger en question était arrivé de New York, Miami ou encore de Los Angeles!