FAST AND FURIOUS 4
Justin Lin, 2009
LE COMMENTAIRE
Femme au volant, mort au tournant aimaient à répéter les conducteurs machistes. À leur grand regret, il est peut-être préférable de laisser la femme conduire plutôt que de l’avoir à côté de soi sur le siège passager. Car la femme ne se fait plus prier pour critiquer son pilote.
LE PITCH
Le chat et la souris sont en réalité copains comme cochons.
LE RÉSUMÉ
La police est sur le point de coincer une bande de braqueurs routiers. Il est temps pour Dominic Toretto (Vin Diesel) de se faire un peu oublier. Sinon il risquerait de retourner en prison pour le compte et d’emmener avec lui sa petite amie Letty (Michelle Rodriguez). Toretto part donc se mettre au vert à Panama.
Trois mois plus tard, il apprend la mort de Letty dans un accident. Inconsolable, Toretto veut retrouver celui qui a causé la mort de sa compagne.
Au cours de son enquête, il va recroiser une vieille connaissance : Brian O’Conner (Paul Walker). Cet ancien flic ayant lâché la carrière (cf Fast and Furious), devenu indic (cf 2 Fast and 2 Furious), a finalement réintégré les rangs du FBI.
Le hasard veut que les deux hommes soient tous les deux sur la piste d’Arturo Braga (John Ortiz), un chef de cartel mexicain.
O’Conner et Toretto vont s’entraider. Mais d’abord, Brian a besoin de regagner la confiance du clan, notamment celle de Mia (Jordana Brewster), la soeur de Dominic qui fut la petite amie de O’Conner avant que celui-ci ne lui révèle la vérité.
I’m sorry I lied to you. It was the hardest thing I ever had to do.
(…) I’m sorry too Brian, I’m sorry that you have to come to my home and pretend to love me, I’m sorry that you ripped my family apart, I’m sorry it was hard for you.
Mia avait besoin de vider son sac.
Il s’avère que Letty collaborait avec O’Conner pour coincer Braga afin que le FBI oublie Toretto. Malheureusement, les choses ont mal tourné.
She did it for you, she just wanted you to come home.
Braga se fait arrêter. Toretto retrouve Fenix Calderon (Laz Alonso), l’assassin de Letty. Les hélicoptères de la police arrivent sur les lieux. O’Conner voudrait que son ami s’échappe à nouveau mais la course poursuite est bien finie. Toretto ne veut plus vivre comme un fugitif. Il est prêt à accepter son sort.
I ain’t running anymore.
Le juge prononce une sentence de vingt cinq ans de prison. Sévère compte tenu du fait que Toretto soit lui-aussi venu en aide à la police. Dégoûté, Brian démissionne. Accompagné de Mia, il va délivrer Toretto du bus qui l’emmène vers la prison de Lampoc.
L’EXPLICATION
Fast and Furious 4, c’est se remettre sur le bon chemin.
Brian O’Conner se retrouve souvent le cul entre deux chaises. Une fois du côté de la police, puis du côté des gangsters, puis encore avec la police mais en free-lance, puis finalement définitivement avec la police – encore que. Jusque là, cette technique lui avait plutôt réussi.
Elle avait le mérite de pouvoir l’aider à passer entre les gouttes de manière efficace car à la fin de l’histoire, O’Conner roule surtout pour ses propres intérêts (cf Un Prophète).
Brian avait l’intelligence de savoir que le monde n’est pas blanc ou noir. Les choses sont un tout petit peu plus subtiles. Les intérêts des uns peuvent se croiser avec ceux des autres. Rester ouvert d’esprit et de faire des compromis.
Il va cependant découvrir les limites de la politique du ni-ni. La vie réclame de prendre une pilule bleue ou rouge (cf Matrix). Choisir son camp. Sous peine de faire du sur-place, ce qui commence à être le cas de Brian qui ne sait pas toujours sur quelle pédale appuyer. Accélérer puis freiner… Il conduit par à coups à en donner la nausée.
What I learnt from Dom is that nothing really matters unless you have a code.
What’s your code Brian?
I’m workin on it.
Ce n’est pas suffisant.
Avec Brian, on ne sait jamais vraiment ce qu’il en est – comme l’explique Mia :
Maybe you’re lying to yourself, maybe you’re the good guy pretending to be the bad guy, maybe you’re the bad guy pretending to be the good guy.
Le garçon se révèle effectivement être un gros menteur.
I lied to everybody. That’s what I do best, that’s why the Feds recruited me.
C’est un problème car les vrais sont francs du collier.
A real driver knows exactly what’s in his car.
Les vrais sont au clair dans leur tête. Leurs intentions sont pures. Ce qui leur permet de ne pas hésiter au moment fatidique. Car à un moment, nous devons tous nous jeter dans le vide. Et quand ce moment arrive, on ne peut pas tergiverser. Il faut savoir pour qui ou pour quoi on risque sa peau.
Going in there is suicide.
I have no choice.
Brian se fatigue. Il en a marre de ne pas savoir. Alors Torreto va l’aider à prendre un peu de hauteur, parce qu’à force d’avoir le nez dans le volant, on ne sait plus où l’on va.
Si Brian est revenu à ses premiers amours policiers, il se rend bien compte qu’au plus profond de lui, son coeur bat pour autre chose. L’illégalité le fait vibrer autant que la justice l’ennuie. Simplement, il doit assumer son choix. Assumer qui il est vraiment. Il doit se détacher de l’image parfaite qu’il s’était faite de lui-même.
You and me are not so different. You’re no hero.
Pas besoin de jouer les gentils garçons bien droits. Personne ne l’y oblige. Une route n’est pas meilleure qu’une autre. Celle qui compte est la sienne et Brian doit se tenir à sa direction une bonne fois pour toute s’il veut avancer dans la vie. Dominic est son mentor. Mia peut devenir sa co-pilote.
Le couple devrait savourer les quelques années qu’ils ont devant eux à conduire au delà des limites de vitesse. Un jour viendra bien vite où ils devront délaisser leurs belles voitures de sport pour conduire un modèle break, plus pratique pour les enfants. Toujours aussi furious, mais beaucoup moins fast.
Un commentaire