POUR LE PIRE ET POUR LE MEILLEUR

POUR LE PIRE ET POUR LE MEILLEUR

James L. Brooks, 1997

LE COMMENTAIRE

Quand on voit ce qu’on voit et qu’on entend ce qu’on entend, il ne faut pas s’étonner qu’on pense ce qu’on pense. Dans ce genre de situations, le plus dur reste encore de réagir avec calme et détachement. Crier au scandale ne servirait à rien. Mieux vaut garder sa dignité.

LE PITCH

Trois personnalités dépassent leurs blocages.

LE RÉSUMÉ

Melvin Udall (Jack Nicholson) est un homme assez détestable, au moins autant qu’il déteste les autres. Il a des TOC. Les dalles fracturées sur le trottoir le mettent en panique. Tout cela ne l’empêche pas d’être malgré tout l’un des romanciers les plus lus de New York. Il a un secret.

How do you write women so well?

I think of a man, and I take away reason and accountability.

Il essaie de minimiser ses interactions avec le monde extérieur, hormis la serveuse d’un café où il a ses habitudes. Carol Connelly (Helen Hunt) est la seule personne qui tolère ce vieux goujat.

Le quotidien de Udall va changer lorsque son voisin de pallier l’artiste Simon Bishop (Greg Kinnear) se fait passer à tabac. Melvin hérite alors de la garde de son petit chien Verdell, le temps de son hospitalisation. Bien qu’il ait horreur des chiens, Melvin va se lier d’affection avec Verdell. Lorsque son voisin sort de la clinique, la séparation avec l’animal est même délicate à gérer pour le romancier.

Par ailleurs, Carol doit s’absenter de plus en plus souvent pour rester auprès de son fils Spencer qui est asthmatique. Melvin tente de trouver des solutions pour remédier à tous ces chamboulements. Il paie pour les frais hospitaliers de Spencer de manière à pouvoir récupérer Carol. Celle-ci est touchée mais insiste sur le fait qu’elle ne couchera pas avec son client pour autant.

Suite à son agression et voyant son chient regretter son dogman, Simon perd son inspiration. Les frais hospitaliers ont couté une fortune. Il est contraint de solliciter l’aide financière de ses parents qui vivent à Baltimore.

Udall, sous la pression de l’agent de Simon (Cuba Gooding Jr.), se propose de le conduire. Il y voit l’occasion d’inviter Carol pour un road trip en amoureux. Il fait les introductions, avec le tact qui le caractérise.

Carol the waitress, Simon the fag.

Melvin tente une approche maladroite au restaurant qui vexe profondément Carol que l’égoïsme irrite.

I might be the only person on the face of the earth that knows you’re the greatest woman on earth, I might be the only one who appreciates how amazing you are in every single thing that you do, and how you are with Spencer, « Spence, » and in every single thought that you have, and how you say what you mean, and how you almost always mean something that’s all about being straight and good, I think most people miss that about you (…). And the fact that I get it makes me feel good, about me.

Ras le bol de Melvin! Elle se rapproche de Simon. Lui au moins la comprend et surtout ne la juge pas. Elle devient sa muse. Melvin se sent plus que jamais isolé.

De retour à New York, Melvin propose à Simon d’emménager chez lui, le temps qu’il récupère pleinement de ses blessures. Ça lui donne l’occasion de voir Verdell. Il souffre de sa relation compliquée avec Carol. Simon s’en rend compte et incite son nouveau co-locataire à déclarer sa flamme.

Melvin se lance. Il marche sur des dalles brisées sans faire attention. Ça n’est plus un problème.

L’EXPLICATION

Pour le meilleur et pour le pire, c’est chacun à son rythme.

Les triangulaires qui fonctionnent sont rares. En dehors d’un schéma de couple soutenu par un enfant (cf About a Boy, Le Grand Chemin), le ménage à trois s’apparente plutôt à l’enfer de Sartre (cf The Dreamers, Vicky Cristina Barcelona).

Melvin, Simon et Carol sont trois pièces défectueuses. La sauce entre eux peine à prendre. Ils doivent chacun sortir de leur coquille : Melvin pense que les autres sont médiocres et ne méritent pas son intérêt, Simon pense que les autres sont incultes et donc incapables de comprendre son art tandis que Carol se cache derrière la maladie de Spencer pour mieux ne pas donner une chance aux autres. Chacun se croit unique dans son talent ou sa misère. Et tout le monde se déteste.

C’est un big bang du destin qui va provoquer leurs interactions. Leur ambition initiale est peut-être un peu disproportionnée. Aimez vous les uns les autres ça ne marche pas. Par conséquent, leurs réactions sont exagérées. Leurs intentions sont bonnes mais n’accouchent pas des effets escomptés.

My doctor, a shrink that I used to go to all the time, he says that in fifty or sixty percent of the cases, a pill really helps. I *hate* pills, very dangerous thing, pills. Hate. I’m using the word « hate » here, about pills. Hate. My compliment is, that night when you came over and told me that you would never… all right, well, you were there, you know what you said. Well, my compliment to you is, the next morning, I started taking the pills.

I don’t quite get how that’s a compliment for me.

You make me want to be a better man.

…That’s maybe the best compliment of my life.

Les tentatives d’approche de Simon sont trop directes pour Melvin. Il ferme la porte. Les déclarations de Melvin grincent dans les oreilles de Carol. Les instruments ne sont clairement pas accordés dans la fanfare (cf Le Goût des Autres).

Tous les trois ne se rendent pas compte à quel point ils peuvent être vexants. Carol la bonne samaritaine n’est pas exempte de tout reproche. L’honnêteté de ses propos envers Udall est plutôt violente.

When you first entered the restaurant, I thought you were handsome… and then, of course, you spoke.

L’ensemble va finir par s’équilibrer tout doucement, après que chacun des membres du groupe ait fait l’expérience du rejet. Melvin parvient à faire de la place dans sa vie à Simon par l’intermédiaire de Verdell. Simon apprend de Melvin qu’il n’est pas le seul à être sensible.

OK, we all have these terrible stories to get over, and you-…

It’s not true. Some of us have great stories, pretty stories that take place at lakes with boats and friends and noodle salad. Just no one in this car. But, a lot of people, that’s their story. Good times, noodle salad. What makes it so hard is not that you had it bad, but that you’re that pissed that so many others had it good.

Chacun doit apprendre à faire des concessions et avancer à petits pas. Carol doit accepter que Melvin puisse être généreux à son égard, même si ses raisons sont personnelles. Il n’en reste pas moins généreux. Le trio va apprendre à se satisfaire des petits progrès pour construire un ensemble harmonieux et peut-être par la suite développer une amitié. Sachons nous accommoder du peu que nous avons.

What if this is as good as it gets?

Le temps presse. N’allons tout de même pas trop vite en besogne.

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

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