COCOON

COCOON

Ron Howard, 1985

LE COMMENTAIRE

Malgré notre science infuse, nous n’en savons encore que très peu sur nous-mêmes et nos propres capacités. Le sport, et la pharmacie, prouvent que les limites du corps humain peuvent être sans cesse repoussées. Il reste encore beaucoup de choses à débloquer sur le pouvoir de la conscience grâce à la spiritualité ou la philosophie.

LE PITCH

Un groupe de retraités retrouve la pêche en allant à la piscine.

LE RÉSUMÉ

Le bateau de Jack Bonner (Steve Guttenberg) est réquisitionné par Walter (Brian Dennehy) et Kitty (Tahnee Welch) pour vingt sept jours de plongée au large de la Floride. Le couple remonte des roches mystérieuses qu’ils déposent dans la piscine d’une villa louée pour l’occasion.

Cette villa se trouve à côté d’une maison de retraite où séjournent Art Selwyn (Don Ameche), Ben Luckett (Wilford Brimley) et Joe Finley (Hume Cronyn). Trois seniors encore bien espiègles malgré leurs cheveux blancs. Ils remarquent que la villa semble inhabitée et aimeraient profiter de la piscine. Alors ils s’introduisent dans la propriété en tenue de bains.

It wouldn’t be fun if we had permission!

Après avoir nagé au contact des roches, le trio se sent revigoré. Une patate d’enfer!

This is life! 

Joe retrouve la santé, à la plus grande surprise de son cancerologue.

I’ve never seen anything like this before in my life. It’s a miracle, it’s a complete remission.

Les roches ont un pouvoir magique. Elles renferment des aliens en poste sur la terre depuis des milliers d’années et au fond de l’eau après que l’Atlantis ait coulé. Walter et Kitty sont venus les chercher pour les emmener sur leur planète.

Jack comprend que ses clients sont des aliens. Il se lie avec Kitty. Art, Ben et Joe surprennent également les aliens. Ils négocient avec Walter de pouvoir continuer à profiter des bénéfices de la piscine.

We don’t care about who you are, what you’re up to but we sure need that pool.

Permission accordée.

Alors que les grand-pères retrouvent une nouvelle jeunesse, de nouveaux problèmes se posent. Joe trompe sa femme (Jessica Tandy). Les autres membres de la maison de retraite sont jaloux. Certains comme Bernie (Jack Gilford) refusent la possibilité de pouvoir remonter le temps (cf Benjamin Button).

Nature dealt us our hand of cards and we played them. Now at the end of the game, suddenly you’re looking to reshuffle the deck.

Mais quand tout le monde voit l’énergie de Joe en train de mettre une raclée aux aides soignants, la foule se rue dans la piscine, aspirant toute l’énergie des roches et tuant les aliens. C’est fini.

Walter et Kitty s’apprêtent à repartir et proposent à certain·es résident·es de les emmener avec eux. Le voyage d’une vie.

You and your friends seem to want what we got. We have room for you.

Joe et Alma se réconcilient.

I want to go. If I have there was a choice between only six more months with you or living by myself forever than I’ll take the six more months with you. I don’t want to live forever if you’re not gonna be with me.

Ben explique à son petit fils David (Barret Oliver) qu’il va partir dans les étoiles. Bernie dit au revoir à ses ami·es. Chacun·e est en règle. Prêt·e à partir. Le bateau s’en va, poursuivi par les gardes-côtes, avant d’être embarqué par un vaisseau spatial.

Une cérémonie a lieu pour les disparu·es. Les familles des victimes sont en larmes, sauf David qui regarde vers le ciel avec un sourire en pensant bien fort à son papy.

L’EXPLICATION

Cocoon, c’est accepter de devoir partir.

Le temps nous est compté. La mort nous attend gentiment au coin de la maison de retraite (cf Rencontre avec Joe Black). Une perspective inquiétante qui ne convient évidemment à personne.

Nobody likes being scared.

À trop y penser, on pourrait s’en donner des angoisses et se déclencher des cancers. Nous précipitant paradoxalement vers ce que nous redoutons le plus.

L’idée de la mort pose problème à l’humanité dans la mesure où elle n’accepte pas d’abandonner la vie. Elle se bat contre des moulins à vent. Don’t go gentle into that good night (cf Interstellar).

On n’accepte surtout pas l’idée que nous puissions être sur terre pour faire de la simple figuration et que le rideau tombe sans que nous ayons notre mot à dire. Comme l’expliquait Sartre, l’important est ce que nous faisons nous-mêmes de ce que l’on a fait de nous. La vie nous appartient, en dépit du temps qui passe (cf Le temps qui reste). Rien à voir avec l’âge.

Men should be explorers, no matter how old they are.

Certains refusent donc l’inéluctable et comptent à reculons, comme Art, Ben et Joe, qui ne veulent pas pas se laisser abattre par le poids des années.

Let’s not have so much fun everybody, remember : we’re « old« .

Ces trois hommes veulent profiter pleinement. Vivre dangereusement. Ou plutôt, vivre – tout court.

Live a little!

Vivre enfin. Après tout, que risquent-ils à leur âge avancé ?

What are they gonna do? Arrest us?

Quand ils se remettent un peu dans le grand bain, tout semble leur sourire. Ils retrouvent forme et « envie », au sens de Johnny Hallyday. Comme s’ils avaient percé le grand mystère de la vie, au point d’être plus forts que les Dieux. Déjouant les pronostics des experts.

Doctors don’t know everything.

Ces trois hommes ne se rendent pas immédiatement compte de leur trouvaille. Trop occupés à abuser de leur bel âge. Vouloir jouer les jeunes premiers ne leur apportent cependant que des soucis.

Your life is a mess because of your fountain of youth.

Ce qui leur donne de l’entrain est de devenir conscient de la mort. Nager au contact de ces roches dont le pouvoir n’est pas illimité et qui quitter la piscine un jour. Être conscient du pouvoir de ces roches, de sa date de péremption et du lien qui nous unit à cette belle énergie. Quand la roche s’éteint, on s’éteint.

Art, Ben et Joe peuvent s’inspirer de ces aliens qui ignorent littéralement le concept d’éternel. À quoi sert d’avoir envie de vivre pour toujours ?

We don’t know what ‘forever’ means.

Vivre pour toujours est une damnation (cf Dracula). Au contraire, on peut faire la paix avec l’idée que l’on va partir – au ciel ou ailleurs en fonction des croyances.

Cette prise de conscience permet à ces vieux loups de mer de mieux comprendre qui ils sont, et accepter qu’ils font partie du cycle de la vie.

We don’t want to feel differently, we like the way we feel.

Quand on accepte qui l’on est, alors on peut profiter du temps qu’il nous reste (cf Kennedy et Moi).

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

Commentez ou partagez votre explication

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.