THE SON

THE SON

Florian Zeller, 2022

LE COMMENTAIRE

Les enfants ont l’avantage sur leurs parents. Au point qu’ils en deviennent les baromètres : Quand l’appétit va, tout va. Par contre, si la machine se dérègle… Alors rien ne va plus. Le monde s’arrête.

LE PITCH

Un adolescent se sent profondément mal dans ses baskets.

LE RÉSUMÉ

Peter Miller (Hugh Jackman) et sa seconde épouse Beth (Vanessa Kirby) viennent d’avoir un petit garçon, avec toutes les plaisirs insomniaques que cela sous-entend. Kate (Laura Dern) frappe à la porte. L’ex-femme de Peter, est inquiète pour leurs fils de dix sept ans Nicholas (Zen McGrath).

He’s not well. You need to speak to him. 

En effet, il ne va plus à l’école. Son comportement effraie sa mère. Apparemment, il veut vivre chez son père.

Peter est un homme plutôt pressé mais il accepte de prendre son fils à la maison. Une belle occasion de lui faire la leçon.

I know you’re mad at me, that’s not a reason not to talk to each other. (…) You walked? On your own?? Why?! (…) Do you think that’s acceptable? (…) You have to do something, you cant just let things go like this.

Nicholas semble étouffé par un poids.

It’s life, it’s weighing me down.

Son mal-être ajoute de la tension entre Peter et Beth. Cependant, Peter est confiant. Il connait bien son fils. Tous les ados de son âge sont déprimés de toute façon… Et puis son père peut lui redonner confiance en lui. Après tout, il lui a bien appris à nager il y a des années. Pas de raison que cela ne marche pas. Peter en est convaincu.

We’ll work it out. Trust me.

Jusqu’à ce qu’il découvre que Nicholas se fait des entailles sur les bras avec un couteau qu’il a planqué sous son matelas. Peter tombe également des nues quand il apprend que son fils sèche l’école à son insu. Nouvelle dispute musclée.

The whole time you were lying to me! (…) I dont know what to do with you. (…) What’s gonna become of you?

I cant deal with living, and it’s your fault! You disgust me.

Peter va demander conseil à son père (Anthony Hopkins) mais la rancoeur entre les deux hommes est encore trop vive malgré les années. La rencontre est un échec.

Just fucking get over it, please.

Nicholas ne supporte plus sa mère et reproche à son père d’être responsable du divorce. Il fait une tentative de suicide en s’ouvrant les veines. Peter était sur le point de se lancer en politique. Il prend la décision de mettre ses ambitions de côté pour rester à New York.

I wanna concentrate on what really counts.

À l’hôpital, le docteur Harris (Hugh Quarshie) parle de la dépression aigüe de Nicholas qu’il souhaite garder en observation quelques jours afin de suivre un traitement.

We wouldn’t want him to try it again. (…) Nicholas needs treatment and that’s not your role as parents.

Lors d’une confrontation dramatique, les deux parents n’ont finalement pas le courage de laisser leur fils à l’institution bien qu’ils soient conscients qu’il s’agissait sûrement de la meilleure solution. Nicholas rentre à la maison, heureux en apparence.

I’d like to ask you to forgive me. And I wanted to tell you… that I love you.

Puis il s’enferme dans la salle de bains où il se tire une balle dans la tête. Les parents n’ont rien vu venir. Ils n’ont rien pu faire.

Quelques années plus tard, Peter est toujours inconsolable.

Life goes on.

No… It can’t go on!

L’EXPLICATION

The Son, c’est une responsabilité limitée.

Quand on passe à l’âge adulte, on découvre la notion de responsabilités à travers la conséquence de nos actes. On comprend qu’on ne peut plus faire n’importe quoi, ce qui ne nous empêche pas forcément de continuer à le faire.

Quand on a un fils, alors on bascule dans un autre monde. En tant que parent, on fait l’expérience de la responsabilité – tout le temps. Cette fois, on ne peut plus faire ce que l’on veut. Peter doit abandonner ses ambitions professionnelles et revoir ses ambitions personnelles également. Il ne peut pas totalement effacer sa vie d’avant pour repartir de zéro avec Beth.

I have the right to reinvent my life!

Non monsieur.

La responsabilité semble totale.

La simple existence du fils donne une bonne raison à ses parents de se faire du souci (cf Midnight Special). Son épanouissement devient leur raison de vivre. Le rêve de Peter serait que Nicholas deviennent un auteur et qu’il lui dédicace son premier livre. Quelle fierté!

‘For my father, for everything he’s done for me.’

Inversement, le mal-être du fils devient un nuage dans le ciel encombré des parents. Son incapacité à produire des réponses peut même plonger les parents dans une angoisse infernale. La dépression de Nicholas est un problème que ni Kate, ni Peter n’arrive à résoudre car leur fils ne leur donne pas la solution.

Why are you unhappy?

I don’t know… 

Le fils est une éponge. Il absorbe tous les mots, réactions et autres mauvaises habitudes de ses parents. S’il apprend à nager, c’est grâce à son père. La responsabilité est totale, sans aucun doute.

À mesure qu’il grandit, le fils devient le reflet de ses parents. Ce qui renforce le sentiment de responsabilité des parents qui ont du mal à ne pas imaginer leur fils comme autre chose que leur résultat. Peter est également le fils de son père. En tant que parent, on ne fait guère que reproduire des schémas que l’on connait.

What makes me sad is to have to play a part that I hate with everything in me. In these last few weeks I just keep catching myself saying things, exactly the same things my father used to say to me when I was young. Things that make me genuinely hate him. And now it’s my turn.

Si le fils est malheureux, c’est naturellement la responsabilité des parents. La détresse de Nicholas est un crève coeur pour Kate et Peter. Sa dépression, en partie liée au divorce, est donc perçu par Kate comme son échec.

There was so much joy in our family back then, I dont know what happened. (…) I feel like a complete failure.

Peter aime son fils. Il partage les torts évidemment.

I feel guilty.

Le fils donne l’impression qu’on pense toujours trop à soi. Peter n’a pas été parfait.

I wasn’t there, I was working, (…) I should have paid more attention to him.

Le fils nous pousse à ne pas voir la réalité comme elle est (cf Oslo 31 août). Peter veut se convaincre que Nicholas va mieux. Le père n’écoute pas, et il ne regarde pas.

I think he’s on his way. (…) He’s going to school, he’s smiling, he’s better!

Le fils impose de reconnaître, et accepter, que la responsabilité énorme des parents est en fait limitée. En tout cas, elle n’est pas absolue. Ce qui reste souvent inacceptable pour les parents.

Pourtant, la vie ne va jamais exactement comme on le souhaite. S’il faut avouer que l’on s’est trompé, on doit aussi admettre que tout n’est pas dans nos mains. Si le malheur de Nicholas est en partie la responsabilité de ses parents, son bonheur n’est pas entièrement de leur responsabilité non plus. C’est ce qu’essaie de leur expliquer le docteur Harris.

It’s not about how much you love him, it’s about protecting him.

Kate et Peter n’y arrivent pas. En reprenant Nicholas à la maison avec eux, par souci de bien faire, ils le perdent définitivement.

Peter ne parvient pas à se défaire de ce sentiment de responsabilité. Contrairement à ce que lui disait son père, il ne peut tout simplement pas à passer à autre chose. Pas aussi simple quand son petit bonhomme est en larmes.

Please dont abandon me…

Beth essaie d’expliquer à Peter que la vie continue. Pour Peter, c’est inenvisageable.

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

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