ON A TUÉ MES ENFANTS

ON A TUÉ MES ENFANTS

David Greene, 1991

LE COMMENTAIRE

Le mouvement féministe a souvent tendance à rejeter la faute sur le patriarcat qui empêche la femme de s’épanouir, voire qui l’étouffe. Si tout est de la faute des hommes, la femme n’est donc responsable de rien. Or elle devrait pouvoir l’être. Mais si elle l’est, alors elle peut aussi être coupable.

LE PITCH

Une mère est suspectée d’avoir tiré sur ses propres enfants.

LE RÉSUMÉ

Diane Downs (Farrah Fawcett) arrive aux urgences du McKenzie-Willamette Hospital de Springfield en pleine nuit.

Somebody just shot my kids! There’s blood everywhere.

Elle prétend que ses enfants ont été abattu·es par un homme qui voulait lui voler sa voiture.

The guy is still out there, he’s got a gun!

Shauna (Vicki Wauchope) meurt de ses blessures quelques heures plus tard.

Robby (Ken James) risque de ne plus pouvoir remarcher.

Karen (Emily Perkins) devrait s’en sortir. Cependant, elle ne parvient plus à parler à cause du choc.

Le procureur Frank Joziak (John Shea) est mis sur l’affaire, secondé par le détective Doug Welch (Gordon Clapp). Il soupçonne très vite la mère.

Car la thèse du meurtrier ne tient pas debout. Par ailleurs, l’histoire de Diane est bancale.

Une relation compliquée avec son ex-mari Boyd Paul (Garry Chalk). Diane est mère porteuse. Le couple se dispute jusqu’au sang, avec menaces de mort, avant de se séparer. Une aventure passionnelle avec Lew Lewiston (Ryan O’Neal), un homme marié qui ne veut pas d’enfant.

Diane a le coeur brisé. Elle se fait tatouer le nom de Lew dans le dos.

I’m your woman Lou, I belong to you.

Il ne quittera pas sa femme.

À sa sortie de l’hôpital, Diane retourne vivre chez ses parents. Elle est harcelée par les médias. De nombreuses fois, elle contacte Lew qui refuse ses avances.

Elle cherche également à revoir ses enfants.

They’re my kids!

Karen est toujours traumatisée. La petite fille fait néanmoins quelques progrès grâce à l’aide de Joziak. Peu à peu elle retrouve sa voix. Karen est une témoin clé puisqu’elle a vu l’assassin·e.

Diane tente d’intimider Karen alors qu’elle a ordre de ne pas l’approcher.

I don’t want anybody interfering in my life with my child.

Le juge ne peut cependant pas condamner Diane, car elle est à nouveau enceinte…

Paradoxalement, elle clame détester les hommes. Elle affirme avoir été harcelée de manière répétée dès l’âge de douze ans (cf Les Chatouilles).

I’ve hated men all my life.

Au tribunal, elle n’hésitera pas à accuser son père (Sean McCann) de viol. Celui-ci ne supporte plus les extravagances de sa fille et finit par la mettre à la porte.

Lors de son procès, l’attitude détachée de Diane perturbe les jurés. Le rapport psychologique la qualifie de sociopathe. Joziak n’a pas beaucoup de mal à détricoter les arguments de la défense. À la barre, Karen donne le coup de grâce à sa mère.

Who shot you?

My mum.

Elle est reconnue coupable. Le juge prononce plusieurs sentences cumulées.

The court hopes the defendant will never be free.

L’EXPLICATION

On a tué mes enfants, ce n’est pas une excuse.

Le personnage de Diane Downs pose problème car elle est objectivement une mère indigne. Une expression souvent utilisée à tort, car de manière abusive, par des mamans un peu trop scrupuleuses afin de se qualifier elles-mêmes. Sous prétexte qu’une mère n’en fait jamais assez, ou qu’elle pourrait toujours en faire davantage.

Mère indigne. Deux mots qui ne collent tellement pas ensemble que d’habitude, on blâme plutôt le père pour son côté fouettard.

Did they know who did it? The father?

Diane est une mère indigne car elle tire sur ses enfants, par passion pour un homme qui ne voulait pas d’eux.

Une mère indigne par la faute de l’homme et qui ne peut certainement pas se cacher derrière cette excuse.

Diane est pourtant une femme qui a subi de mauvais traitements infligés par les hommes et à qui il est arrivé un drame. On pourrait la plaindre.

That poor woman…

Une femme séduisante, qui dérangeait car elle faisait tourner la têtes des hommes. Ce qui lui aurait sans doute valu d’être condamnée pour sorcellerie par la justice des hommes au Moyen-Âge. Une mangeuse d’hommes.

She was working her way sexually through a lot of the guys at the post office. (…) That woman doesn’t love, she devours.

Une femme trop indépendante qui agace quand elle prétend ne pas avoir besoin de l’homme.

We didn’t need a father to make us happy!

Une femme qui ne souhaitait que faire le bien autour d’elle.

I could really do some good in this world.

Mieux : une femme qui ne réclamait qu’à vivre (cf Thelma et Louise).

I’d like to have a life!

Une femme qui ne réclamait pas grand chose d’autre que le droit au chapitre.

It’s been a long wait now I have the chance to tell what really happened.

Une chance de pouvoir parler au nom de toutes les autres qui se reconnaitront en elle.

What’s happening to me could happen to any of you out there.

Une femme que son environnement parvient à faire douter, comme si la faute venait obligatoirement d’elle.

What’s wrong with me??

Une femme jugée sans ménagement par son entourage masculin.

You don’t believe me do you, you’re just like the rest of them… men.

Une femme qui n’en reste pas moins coupable d’être complètement déséquilibrée au point de commettre l’irréparable : tirer sur ses propres enfants.

Diane sacrificed her children.

Elle ment lorsque son avocat lui pose la question, alors qu’elle a prêté serment.

Did you ever care enough for any man (…) so much that you’d want to harm your own children?

Pas de circonstances atténuantes pour Diane, la femme sans excuse.

I guess this is it Diane…

Le monde n’a pas changé. Rien n’a changé comme le dit le paternel.

The whole world hadn’t gone crazy, the whole world is just the same as it is always was and always will.

On ne pardonne rien aux mères qui doivent être au delà de tout reproche.

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

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