THE FRENCH DISPATCH

THE FRENCH DISPATCH

Wes Anderson, 2021

LE COMMENTAIRE

Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins… La France ce n’est pas qu’un folklore fait de béret, de baguette et de saucisson. C’est aussi un amour pour la bicyclette, autrement dit une passion pour l’exploration. Sillonner ses routes. Aller à la rencontre de personnalités inattendues, à la force du mollet. Pour redécouvrir son mystère.

LE PITCH

L’histoire d’un journal éclectique en trois articles.

LE RÉSUMÉ

The Evening Sun de Liberty, Kansas a lancé une antenne basée à Ennui-sur-Blasé : The French Dispatch.

A factual report on the subjects of world politics, the arts, high and low, and diverse stories of human interest.

Son éditeur, Arthur Howitzer Jr. (Bill Murray), se met au travail avec une poignée de pigistes.

He assembled a team of the best patriot journalists of his time.

Des années plus tard, il meurt brusquement d’une crise cardiaque. Un numéro d’adieu est publié en sa mémoire, reprenant trois articles issus de précédentes publications.

1) The Concrete Masterpiece – par J.K.L. Berensen (Tilda Swinton)

Hommage à Moses Rosenthaler (Benicio del Toro), un peintre psychopathe purgeant une peine de prison pour homicide. Julien Cadazio (Adrien Brody) repère l’artiste pour un travail inspiré par Simone (Léa Seydoux), gardienne à l’institution. Grâce à cette peinture, Rosenthaler est devenu une vedette dans le monde de l’art (cf Made you look). Trois ans plus tard, Cadazio découvre que Rosenthaler a peint une somptueuse fresque murale et s’arrange pour faire transporter cette oeuvre magistrale par avion vers un musée privé.

2) Revisions to a Manifesto – par Lucinda Krementz (Frances McDormand)

La révolte étudiante est menée par le brillant Zeffirelli (Timothée Chalamet). Krementz renonce à son devoir de neutralité en aidant le trublion à finir son manifesto. Les barricades se sont transformées en partie d’échecs entre Zeffirelli et le maire d’Ennui (Gilles Gaston-Dreyfus). La journaliste s’éclipse au profit de Juliette (Lyna Khoudri), une autre révolutionnaire au caractère bien trempé, avec laquelle Zeffirelli va continuer la lutte.

The kids did this.

3) The Private Dining Room of the Police Commissioner – par Roebuck Wright (Jeffrey Wright)

Ce qui devait être une chronique culinaire sur le travail du chef Nescaffier (Stephen Park) s’est transformé en quasi-roman policier après le kidnapping de Gigi (Winston Ait Hellal), fils du commissaire d’Ennui (Mathieu Amalric), par un chauffeur (Edward Norton). Un récit absolument rocambolesque qu’Howitzer se permit de recentrer, par souci de précision, sur le rôle dramatique que Nescaffier occupa dans cette histoire.

Just try to make it sound like you wrote it that way on purpose.

Les journalistes encore sonnés par la disparition de leur mentor tentent de retenir leurs larmes, conformément au crédo d’Howitzer.

Don’t cry in my office!

L’EXPLICATION

The French Dispatch, c’est la persistence du rayonnement Français.

Fut un temps, la France avait une réelle influence sur le monde. Asterix tenait tête vaillamment à l’envahisseur Romain depuis son petit village d’Armorique. Charlemagne a redonné ses lettres de noblesse à l’école. Les idées des philosophes ont éclairé le XVIIIe Siècle. La Grande Armée était redoutée un peu partout. Il était bien vu en société de parler la langue de Molière.

Fut une époque, il était sacrément cool d’être Français.

Il faut dire qu’en France, on savait manger (cf La Grande Bouffe), faire la cour (cf Cyrano de Bergerac), faire la fête (cf Le Sens de la Fête)… En d’autres termes : on savait vivre!

La France bien connue pour son caractère cabochard (cf Les Misérables). Un peuple de grévistes, de râleurs et de révolutionnaires (cf Merci Patron!), qui n’hésitent pas à battre le pavé. Le pays de l’extrême, où l’on fait le baise main à une femme avant de lui couper la tête (cf Marie-Antoinette).

Une exception culturelle reconnue un peu partout dans le monde.

It’s not for sale!

Et puis la France a été victime de la mode à son tour, comme prise à son propre jeu. Terrassée par deux guerres mondiales meurtrières. D’abord trahie par ses collaborateurs puis déshonorée par ses colons (cf Qu’un sang impur).

La France avec la gueule de bois a vu son Concorde se faire couper les ailes.

Ses idées n’ont pas réussi à compenser l’absence de pétrole.

Sa gastronomie a été renversée par l’industrie du Fast Food (cf L’Aile ou la Cuisse).

Son équipe de football fut privée de Mondial Américain par la Bulgarie.

Ainsi, l’Hexagone a perdu de son lustre. Une disparition des radars. Avec des centrales nucléaires qui ne marchent toujours pas et des contrats de sous-marins rompus. Autant de camouflets difficiles à digérer. Il semble presque qu’on se moque désormais de nous.

Cette relégation au second plan a fait rejaillir parmi les oubliés une nostalgie du passé parfois nauséabonde (cf La Cravate). La volonté de revenir à la nation d’un temps. Un anachronisme reposant sur les vestiges d’un patrimoine disparu. L’Ennui-sur-Blasé.

En vérité, la flamme n’a jamais cessé de brûler. En effet, les étrangers envient toujours notre art de vivre. Ils soufflent sur nos braises afin de raviver notre esprit singulier et flamboyant. Notamment les Américains qui ont toujours eu un petit faible pour Paris (cf Midnight in Paris).

La France est une belle endormie.

All great beauties withhold their deepest secrets.

Elle reste une muse qui se refuse aux artistes, à l’image de Simone l’inaccessible.

Sa jeunesse continue de faire honneur à Descartes en parvenant à déclencher un questionnement jusqu’au sein d’une classe de journalistes un peu impérialistes sur les bords. Lucinda Krementz doute.

Are you sure..?

Un pays avec le sens des priorités, où les commissaires de police savent prendre le temps d’un gueuleton avant de se remettre au travail.

La France des bonnes manières. Haut lieu de raffinements.

Decent people are supposed to be charming. 

Un univers aux allures de vacances pour Arthur Howitzer Jr.

It began as a holiday. 

Le champ des possibles. La France comme le prolongement d’une idée, ou le début d’un nouveau projet porté par d’autres : le French Dispatch.

Une belle preuve que la France, de par son style, continue d’inspirer des auteurs et nourrir des histoires insolites. Le rayonnement Français n’a pas disparu. Il est revisité.

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

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