BABY BOSS

BABY BOSS

Tom McGrath, 2017

LE COMMENTAIRE

En France, on coupe la tête des souverains mais on garde de la sympathie pour Stéphane Bern. Ce qui explique qu’on parle d’enfant roi. Aux États-Unis d’Amérique du Nord, où la culture est plus capitalistique, on pense plutôt les enfants comme des CEO : des grands patrons qui mènent le monde à la baguette (cf Everything’s a rich man’s trick).

LE PITCH

Un petit garçon va devoir apprendre à aimer son petit frère.

LE RÉSUMÉ

La vie est belle pour Tim Templeton. Ce fils unique a toute l’attention de ses parents. Le socle familial est solide ce qui lui permet de laisser libre court à son imagination. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Pas besoin de toucher à quoi que ce soit. Certainement pas besoin d’ajouter une ombre au tableau en forme de petit frère.

How would you like to have a baby brother?

No thanks. I’m enough.

Theodore débarque pourtant dans sa vie. Ce bébé aux allures de petit patron va vite semer le trouble dans le quotidien de Tim.

My life would never be the same.

Il monopolise l’attention des parents et ne laisse plus aucune place à Tim qui a soudainement l’impression douloureuse d’être rétrogradé. Il semble que Theodore ait une idée derrière la tête. Effectivement, il n’est pas un bébé comme les autres. Il bénéficie d’un lait à la formule secrète qui lui donne beaucoup plus de maturité (cf Benjamin Button). Il travaille en réalité pour le compte de Baby Corp.

Pendant son enquête, Tim découvre que Theodore est en mission pour protéger les bébés… des animaux de compagnie. En particuliers des chiots qui prennent des parts de marché de plus en plus grandes dans le coeur de tout le monde.

Puppies are evil.

Il se trouve que les Templeton travaillent précisément sur un projet top secret de nouvelle race de chiots au sein de Puppy Co. Theodore doit trouver ce qui se mijote pour sauver les bébés. Tim finit par lui venir en aide.

Lors d’une expédition sur le lieu de travail de leurs parents, les deux garçons découvrent le plan machiavélique de Francis E. Francis, le patron de Puppy Co… anciennement patron de Baby Corp avant d’avoir été remplacé. Il veut se venger de son précédent employeur grâce à une race de chiots qui ne vieillit jamais.

The only thing you’ll ever love : the forever puppy.

Les deux garçons neutralisent finalement Francis E. Francis. La mission est accomplie. Theodore s’en retourne chez Baby Corp où il célèbre sa promotion bien mérité. L’ennui de son frère et une lettre émouvante le font changer d’avis. Il abandonne son poste pour retourner chez les Templeton à l’état de bébé – pour le plus grand bonheur de Tim.

C’est désormais au tour de la fille de Tim, devenu grand, de se préparer à l’arrivée imminente de sa petite soeur.

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L’EXPLICATION

Boss Baby, c’est l’avantage de ne plus être seul au monde.

S’il croit être le plus heureux sur terre, Tim a déjà l’impression de subir la loi du marché. Il est seul et craint paradoxalement une concurrence farouche qui n’existe pourtant pas encore (cf There will be blood).

It’s the law of the jungle. There’s always someone trying to take what’s yours.

Son cauchemar se matérialise à l’arrivée de son petit frère qui, comme tous les bébés, monopolise immédiatement l’attention des parents. Normal. Il est plus petit, plus fragile, voire plus mignon. Theodore devient la priorité N°1. Ses techniques à base de caprices fonctionnent à merveilles. Ses petits sourires lui valent d’être immédiatement pardonné des dégâts qu’il cause par ailleurs. Il sait clairement y faire. C’est un pro.

Once thing was clear : he was the boss.

Tim a l’impression de vivre une profonde injustice. Lui qui n’a rien fait de mal est remplacé par quelqu’un de plus jeune. Un sentiment complexe l’envahit fait de colère et de douleur comme peut le comprendre Francis E. Francis, remplacé lui aussi il y a des années plus tôt.

La réaction naturellement égoïste de Tim est de s’opposer à son frère.

There’s not enough love for the two of us.

Il tire d’abord la couverture à lui. Ensuite, il cherche à prouver que Theodore est mal-intentionné. C’est la faute de l’autre. Enfin, à court de solution, il réclame ses parents.

What about me??

Ses appels restent sans réponse. Tim ne peut pas gagner contre le bébé qui est amené à rester. Il est contraint de devoir l’accepter, c’est à dire lui faire un peu de place. C’est à dire renoncer à une petite part de son gâteau. Ou plutôt offrir une petite part de son gâteau.

You could share.

Il va comprendre petit à petit ce que son père essayait de lui expliquer, mais qu’il n’était pas encore tout à fait prêt à entendre.

One day you’re going to get to know this little guy and you’re going to love him with all of your heart.

Capture d’écran 2020-04-03 à 16.26.59

Il va effectivement falloir un peu de temps à Tim qui doit cracher sa colère (cf Three billboards).

My life was perfect until I met you! I wish you’d never been born!

Une fois ces belles paroles verbalisées, Tim va pouvoir revoir sa conception de l’amour. Il ne s’agit pas d’un camembert sur une slide de présentation marketing. L’amour est enfant de bohème (cf Interstellar). Il est surtout illimité : il y en aura pour tout le monde et plus encore.

There’s plenty of love for everyone.

Tim trouvait difficile de cohabiter avec Theodore. Un beau matin, il se réveille et découvre qu’il ne pourrait pas vivre sans son frère.

I guess we do make a pretty good team.

Tous les deux forment un beau tandem.

Ils sont deux brothers (cf Les liens du sang), à la vie à la mort. Si cela nécessite de partager les jouets et de ne plus être le N°1, cela permet également de ne plus avoir les parents toujours sur son dos. C’est parce qu’il était seul qu’il pensait que les choses lui appartenaient. Maintenant qu’il n’est plus seul, il réalise que rien ne lui appartient. L’arrivée de Theodore a détaché Tim de ses considérations matérialistes. Désormais, le petit garçon est à l’aise avec le concept du partage et en voit tous les bénéfices. Il ne se sent plus le besoin d’être essentiel et le vit comme une libération.

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

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