1 SUR 5

1 sur 5

Karl Zéro, 2021

LE COMMENTAIRE

1 enfant sur 5 est victime de violences sexuelles en Europe. Un chiffre troublant issu d’un rapport du Parlement datant de 2016. Une minorité de personnes dont l’identité a été effacée. 1 enfant sur 5, ce sont des millions de victimes. Une minorité pas si ridicule que cela finalement.

LE PITCH

Et si la pédo-criminalité était mise au centre des débats?

LE RÉSUMÉ

Depuis qu’un rapport a fait état de quelques 166 millions de victimes en Europe, dont une dizaine de millions en France, on ne peut plus ignorer le problème de la pédo-criminalité. Les révélations de Camille Kouchner font trembler jusqu’au sommet car elles incriminent Olivier Duhamel, ex-conseiller des Présidents du Conseil Constitutionnel, ex-directeur de Science Po, ex-directeur du Siècle.

Les choses commencent à peine à changer.

Lentement.

En façade, le Président fait de beaux discours comme il sait en faire.

La honte change de camp. On est là, on vous écoute, on vous croit. Et vous ne serez plus jamais seul.

Quand on gratte un peu, le discours du Garde des Sceaux traduit le malaise de la justice face à ce sujet.

On ne peut pas criminaliser des relations consenties, même si ce sont des relations incestueuses. (…) On fait quoi là? Je ne veux pas être le censeur de la sexualité de nos adolescents!

Garde des Sceaux connu quelques années plus tôt pour avoir fait acquitter Roselyne Godard accusée de pédophilie dans l’affaire d’Outreau.

La justice protège encore souvent les grands de ce monde (cf Finding Neverland) dont certains sont pourtant impliqués personnellement dans de gigantesques scandales liés à des réseaux pédophiles, comme l’a montré la nauséabonde affaire Epstein.

En s’appuyant sur la complicité d’experts comme Richard Gardner inventeur du syndrome de l’aliénation parentale, ou Paul Bensussan qui fit une sortie remarquée lors du même procès d’Outreau :

Les enfants victimes certes ne l’étaient pas tous, mais ceux qui étaient réellement victimes ne l’étaient peut être pas d’autant d’adultes qu’ils avaient désignés.

Des experts qui se cachent derrière les théories de Freud, dont le père était lui-même un prédateur sexuel.

Mon père était l’un de ces pervers. Il est cause de l’hystérie de mon frère et de celle de plusieurs de mes jeunes soeurs.

C’est tout un système qui couvre des institutions fermées comme l’Eglise, l’école ou encore la DASS. Emprisonnant les victimes dans leur traumatisme.

La charge de la preuve d’une violence sexuelle faite à un enfant appartient à l’enfant.

C’est pourquoi Karl Zéro, Andréa Bescond, Arnaud Gallais, Jacques Thomet et d’autres se battent pour faire changer les choses à travers 25 propositions. Peut-être réussir à faire de la pédo-criminalité le sujet des prochaines élections Présidentielles. Cela changerait de la sécurité ou de l’immigration…

L’EXPLICATION

1 sur 5, c’est évidemment intolérable.

Le changement n’est pas maintenant comme l’affirmait un slogan électoral, le changement c’est tout le temps. La société évolue en permanence et ringardise certains propos ou comportements du passé devenus inacceptables aujourd’hui (cf Les Sous-Doués).

Les moeurs naviguent dans des eaux sauvages (cf Problemos), avec des parenthèses de puritanisme et des sursauts de libéralisation. Par exemple, les intellectuels de la fin des années 60 ont redécouvert des plaisirs intimes avec des enfants, légitimant la pédérastie qui était une institution à l’époque des Grecs et fit partie de nombreuses cultures au fil des siècles : la Rome antique, les Celtes, le Japon, la Chine, l’Océanie, ou encore l’Italie de la Renaissance.

Ces pratiques pédophiles sont devenues intolérables aujourd’hui car criminelles. Elles ont cassé trop d’enfants devenus adultes souffrant d’amnésie. Leur quotidien a viré au cauchemar (cf Sleepers). Nombreux ont sombré dans des addictions (cf Les Chatouilles), quand ils n’ont tout simplement pas reproduit les mauvais traitements qu’ils ont subis.

40% des individus ayant été victimes deviennent agresseurs à leur tour.

Ces pratiques sont devenues intolérables car elles ont ouvert la porte à tous les abus – avec les conséquences catastrophiques que cela suppose.

La société ne change jamais assez vite pour les victimes, mais toujours trop vite pour les agresseurs. Les pédophiles, parfois persuadés d’être dans leur bon droit, ne comprennent pas.

Quand j’étais jeune, on ne diabolisait pas la pédophilie. C’était après mai 68. Je voyais ça comme un renfort de liberté, je ne savais pas que ça allait virer au drame pour nous.

Ces actes ne peuvent cependant plus être tolérés.

Faut arrêter d’être poli.

Intolérables les propos de Maurice Biraud envers France Gall.

Il y a des gens qui ont parfois l’esprit mal tourné. Je suis son grand frère quoi…

Intolérables les propos de Daniel Cohn-Bendit.

En ayant des expériences avec les gosses, en jouant avec eux, en ayant des rapports émotionnels et même sexuels dans le sens émotifs, caresses etc., j’ai appris beaucoup sur ma propre personne.

Intolérables les propos de Claude François.

On me dit ‘tu aimes les fruits verts, tu aimes les petites filles de 15 à 18 ans. Après 18 ans ce sont des vieillardes, on n’en parle plus’. Alors je dis (…) j’aime jusqu’à 17 -18 ans, après je commence à me méfier. Dieu seul sait si j’ai des aventures au delà de 18 ans bien sûr, heureusement. Après 18 ans, je me méfie.

Pas toi Claude…

Intolérables les propos de Roman Polanski.

Ma préférence pour les jeunes ‘femmes’, ça sonne mieux en Français.

Intolérables les propos de Léo Ferré.

Je pense qu’il n’y ait pas un homme qui n’ait un jour regardé une petite fille en train de devenir une femme avec l’oeil de l’homme.

Pas toi Léo…

Intolérables les propos de Gabriel Matzneff.

Je crois que rien ne peut arriver de plus beau, de plus fécond, à un adolescent ou une adolescente de vivre un amour soit avec quelqu’un de son âge, mais peut-être aussi avec un adulte qui l’aide à se découvrir soi-même.

Des propos tenus en public et qui faisaient même parfois rire sur les plateaux de télévision! Ils nous font froid dans le dos désormais.

Notre société se resserre, ce qui n’est pas un mal en soi dès lors qu’il s’agit d’être plus précis. Ce qui s’apparente à un risque si les esprits deviennent plus étriqués. Cela impose de faire attention. Car les mots ont un sens, et les actes ont des conséquences.

On ne marche pas sur des oeufs, il suffit simplement d’être subtil et de ne pas faire d’amalgame. Ce qui n’est pas gagné tant la société semble être gangrénée. Une mobilisation générale apparait nécessaire. On en appelle à la désobéissance civile!

Le changement ne vient pas d’en haut.

A-t-on besoin de brandir le tous pourri pour trouver ce chiffre intolérable ?

Aller jusqu’à ressortir quelques théories complotistes (cf Everything is a rich man’s trick), de sociétés sataniques sacrifiant des petits orphelins qui ne manqueront à personne ? A-t-on besoin de cela pour considérer qu’il n’est plus tolérable que les crimes pédophiles soient passés sous silence ? Plus tolérable que celles et ceux qui ont la charge de protéger les enfants se défaussent de leurs responsabilités (cf Le Monde de Nemo) ?

Cela ne devrait pas être le cas.

1 sur 5, c’est une minorité de plus à défendre.

Un chantier à rajouter parmi beaucoup d’autres.

Car 1 sur 5 ce sera toujours un de trop.

LE FILM

Cette explication de film n’engage que son auteur.

Commentez ou partagez votre explication

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.