MISSION IMPOSSIBLE :
ROGUE NATION
Christopher McQuarrie, 2015
LE COMMENTAIRE
Dire que certain·es ont le culot de se plaindre de la qualité douteuse de certaines compagnies aériennes : pas assez d’espace entre les sièges, service de bord quelconque, manque de divertissement en cabine… Que ces esprits critiques prennent un peu l’avion à l’ancienne, accrochés au fuselage. On verra qui regrette sa compagnie low-cost.
LE PITCH
Les États-Unis de l’ombre luttent contre le Syndicat.
LE RÉSUMÉ
Ethan Hunt (Tom Cruise) et sa bande (cf Mission Impossible) doivent faire face à une menace d’un nouveau genre. Une entité similaire à l’IMF, version anarchiste.
Normally, you and your team would be tasked with infiltrating and disrupting this terrorist network, but we have taken steps to ensure that this will not happen. Because we are the Syndicate, Mr. Hunt, and now we know who you are. Your mission, should you choose to accept it, is to face your fate. Pursue us, you’ll be caught. Resist us, you’ll be killed. And your precious Secretary will disavow any knowledge of your actions. Good luck, Mr. Hunt. This message will self-destruct in 5 seconds.
On ne rigolait pas beaucoup, désormais on ne rigole plus du tout.
Solomon Lane (Sean Harris) est sérieux. Cette organisation est composée d’agents d’autres services, supposés morts, devenus free-lance (cf Ronin). Le chancelier d’Autriche (Rupert Wickham) est assassiné à Vienne, par excès de naïveté.
Nothing is going to happen to me…
C’est le monde entier qui tremble à l’idée d’un remake de la première guerre mondiale (cf À l’Ouest rien de nouveau). Exactement ce qui intéresse cette fripouille de Solomon Lane.
I helped my government kill many innocent people and more. So much more. Killing to keep things as they were. And now I’m killing to bring about change.
Ilsa Faust (Rebecca Ferguson) une agente infiltrée du MI6 apporte son aide à Hunt.
Il s’avère que le Syndicat était un projet d’Atlee (Simon McBurney), le directeur des services secrets britanniques (cf Austin Powers). Le projet lui a clairement échappé. Ce qui a le don de mettre sacrément en pétard le Premier Ministre (Tom Hollander) qui se fâche tout rouge contre son patron du renseignement – devant le directeur de la CIA en personne (Alec Baldwin).
It was the hypothetical brainchild of Chief Atlee. Recruit former agents, from other nations, supply them with a new identity, and use them to surgically remove our enemies both at home and abroad. (…) I rejected the proposal unequivocally. Furthermore, I was given every assurance it never passed the planning stage.
Grâce à quelques galipettes et autres effets de manche, Hunt bien soutenu par son fidèle Benji (Simon Pegg), Luther (Ving Rhames), Brandt (Jeremy Renner) – et un coup de pouce d’Ilsa Faust, parvient à coffrer Solomon Lane. En prison, sans toucher les francs 20,000!
Gentlemen, this is Solomon Lane. Mr. Lane, meet the IMF.
Hunley avait demandé officiellement le démantèlement de l’IMF. Il repasse devant la commission pour demander sa réhabilitation, et prendre le rôle de Ministre de la Défense. Brandt le félicite.
Welcome to the IMF, Mr. Secretary!
L’EXPLICATION
Mission Impossible : Rogue Nation, c’est rappeler sa valeur.
Le problème quand on a du personnel compétent, c’est qu’on finit par s’y habituer comme si cela était normal, au point où on l’on peut l’oublier – surtout quand il est discret. On pourrait presque même se payer le luxe de s’en plaindre.
C’est un peu la crise que traverse l’IMF que le patron de la CIA veut officiellement dissoudre. En quelques sortes, l’émergence du Syndicat est une aubaine pour Hunt qui va pouvoir se rappeler aux bons souvenirs de tout le monde. Car Salomon Lane est son chevalier noir. Un défenseur du système qui se retourne contre son patron (cf El buen patron).
Destroy the system that created them!
An anti-IMF…
Hunt et son copain ont une belle occasion de prouver qu’il n’y a qu’une IMF. Ethan est dans une situation qu’il affectionne : il est au pied du mur (cf Mission Impossible : Protocole Fantôme).
No time to think Ethan.
Dans la vie, c’est comme ça : on n’a jamais le temps de rien. Hunt joue une partie de poker menteur avec Salomon Lane et le bat à son propre jeu. Il lui donne une leçon.
Somewhere along the line you had a crisis of faith. Human life didn’t matter anymore, or maybe it never really did. Either way, you killed too many innocent people without ever asking who was giving the orders or why. You blamed the system for what you are, instead of yourself. You wanted revenge, but Rome wasn’t destroyed in a day.
Il prouve que le monde est toujours en danger et que aux grand maux les grands remèdes.
Desperate times, desperate measures…
Les grands remèdes, c’est l’IMF. C’est pas les dirigeant·es de ce monde.
They dont care if you live or die.
Les affaires courantes sont aux mains d’incompétents comme Atlee qui n’ont aucun scrupule…
There are no allies in statecraft, only common interest.
Heureusement qu’on trouve encore des mecs bien comme ceux de l’IMF. Des gars qui prennent tous les risques pour sauver le copain (cf Mission Impossible : Fallout).
I can’t see another way.
What we do, we have to do for our friends right?
Des mecs comme Brandt qui couvrent pour les autres. Qui savent se taire quand ils sont sous pression. Devant le grand jury, il ne balance pas (cf Des hommes d’honneur).
I can neither confirm nor deny details of any operation without the Secretary’s approval.
Le boulot de Hunt est éprouvant. Agent secret n’est clairement pas fait pour tout le monde (cf Tenet). La preuve : Salomon Lane est un alter-ego de Hunt qui aurait fait un burn out (cf Chute Libre). Il a pété un plomb et veut mettre le feu partout parce que son travail l’a rendu barjot. Hunt tient la route. Il est fiable.
Hunt prouve qu’il est indispensable, alors que personne n’est censé l’être. Il le sait, et l’affirme.
Without me, you’re nothing.
Il lui manque peut-être un peu d’humilité. Mais peu importe. Il compense par beaucoup de réalisme. Car comment va-t-on faire sans lui ? Il fait les cascades comme Belmondo. Ilsa Faust est tombée sous son charme. Il fait quelques blagues de temps en temps et plus important : il délivre.