LE GÉANT DE FER

LE GÉANT DE FER

Brad Bird, 1999

LE COMMENTAIRE

Si les éléphants impressionnent, c’est parce qu’ils peuvent facilement écraser celles et ceux qui se trouvent autour d’eux. Alors qu’on dit que ces pachydermes peuvent être terrorisés par de petites souris. En réalité, tout dépend de leur cornac. Quand les guides sont justes, on se trompe rarement de chemin.

LE PITCH

Un petit garçon sympathise avec un grand robot.

LE RÉSUMÉ

En pleine guerre froide, un géant de métal s’écrase tout près de Rockwell dans le Maine. Un marin est le premier a être confronté à cette créature immense. Lorsqu’il partage son histoire abracabrantesque, personne ne le croit.

I’m telling the truth, dang it! It came from outer space.

Par hasard, le petit Hogarth Hughes aperçoit le géant dans la forêt près de sa maison en train d’essayer de dévorer la centrale électrique. Le robot se prend dans les fils et risque de s’électrocuter. Hogarth intervient pour couper le courant. Une amitié commence à se lier entre eux.

L’agent gouvernemental Kent Mansley débarque à Rockwell pour retrouver la trace de ce qui est considéré par les États-Unis comme une menace pour la nation.

We live in a strange and wondrous time: the Atomic Age. But there’s a dark side to progress…

Hogarth et un artiste alternatif du nom de Dean McCoppin comprennent que le géant peut devenir agressif s’il se sent en danger. Quand il voit une arme à feu pointée en sa direction, il répond par la force. Sinon, il est plutôt sympathique. Il apprend l’Anglais grâce à Hogarth et fait des sculptures en compagnie de Dean.

Le Général Rogard a constaté les dégâts que peut produire le géant. Il ne veut pas prendre le moindre risque et ordonne le déclenchement de l’arme atomique, même si cela implique que la ville de Rockwell soit complètement rasée. Soudainement, Kent est pris de panique.

We can duck and cover, there’s a fallout shelter not far from…

There’s no way to survive this thing, you idiot!

You mean we’re all going to…

To die, Mansley. For our country.

Screw our country! I WANT TO LIVE!

L’attaque est lancée. Le géant joue les Superman. Il décolle pour entrer en collision avec le missile avant qu’il ne touche le sol, et sauver la ville.

Les habitants de Rockwell lui érigent une statue.

Hogarth reçoit une vis qui est tout ce que l’on a retrouvé du géant.

Soudainement, la vis se met à clignoter… Le géant a la capacité de rappeler ses pièces détachées afin de se reconstituer. Quelque part en Islande, la tête du robot s’allume.

L’EXPLICATION

Le Géant de Fer, c’est la génération qui va vivre avec l’IA.

Au siècle dernier, on s’inquiétait beaucoup à propos des machines que l’on soupçonnait de prendre nos emplois (cf Les Temps modernes), voire de vouloir nous faire la guerre (cf Terminator) pour carrément nous asservir (cf Matrix).

Il s’agissait d’une époque paranoïaque, similaire à celle de la guerre froide où les Américains se préparaient à une attaque nucléaire finale de la part des Soviétiques. Dans les écoles, les enfants savaient quoi faire en cas d’explosion atomique (cf Take Shelter).

Time to duck and cover, the bombs are comin’ down. The radiation shower will pour throughout your town. Hands over your head; keep low to the ground. Time to duck and cover, the bombs are comin’ down. Duck and cover. Get under the desk with your sister and your brother. Duck and cover. Hands over your head, keep low to the ground. And all the kids who don’t will cease to be around.

À l’époque, les machines ressemblaient physiquement à des robots (cf i, robot). Aujourd’hui, ces robots ressemblent de plus en plus à des humains bien qu’ils ne puissent pas faire preuve d’émotions (cf Mondwest, Ex Machina, Alien Covenant). On parle désormais d’Intelligence Artificielle (cf Her).

Face à ce changement fondamental, la paranoïa est à son comble. L’intelligence artificielle confronte l’humanité à une question existentielle inédite. Les personnes en charge de la sécurité n’en aucune réponse, ce qui les empêche de dormir la nuit.

Let me put it this way. Every so often things happen that can’t be rationalized in a conventional way. People wanna know their government has a response. I am that response.

L’intelligence artificielle nourrit les passions tristes les plus délirantes.

We can’t see it but it’s there, much like that giant thing in the woods. We don’t know what it is or what it can do. I don’t feel safe, Hogarth. Do you?

What are you talking about?

What am I talking about? I’m talking about your goldarned security, Hogarth! While you’re snoozing in your widdle jammies, back in Washington we’re wide awake and worried! Why? Because everyone wants what we have, Hogarth! Everyone! You think this metal man is fun, but who built it? The Russians, the Chinese? Martians? Canadians? I don’t care! All I know is we didn’t build it, and that’s reason enough to assume the worst and blow it to kingdom come! Now, you are going to tell me about this thing, you are going to lead me to it, and we are going to destroy it before it destroys us!

La philosophie de Kent, partagée par le Général Rogard, est de détruire avant d’être détruit. Heureusement que cette génération là n’aura pas la responsabilité d’imaginer ce que sera le monde à l’ère de l’intelligence artificielle. Car Kent et le Général sont complètement dépassés.

Celui qui va vivre avec l’intelligence artificielle sera Hogarth.

Wow, my own giant robot! I am now the luckiest kid in America! This must be the biggest discovery since, I don’t know, television or something!

Un petit garçon naïf qui se réjouit du challenge et qui ne se soucie pas encore des luttes de pouvoir. Hogarth milite pour un monde dans lequel chacun pourrait vivre heureux, en paix.

Satan! Go so that we may live in peace!

Hogarth est un peu rousseauiste sur les bords : il pense que l’humain est fondamentalement bon et que c’est la société qui le pervertit. Il sauve la vie. Quand le géant s’emmêle dans les fils électriques, le petit aurait largement pu le regarder griller. À l’inverse, il fait le choix de débrancher la chaise électrique.

Les voilà donc tous les deux qui découvrent la vie ensemble. Le petit garçon lui partage toute sa poésie.

I know you feel bad about the deer, but it’s not your fault. Things die. That’s part of life. It’s bad to kill, but it’s not bad to die.

Ce n’est peut-être pas plus mal. Il faut dire que Hogarth a bien retenu la leçon de Dean, un disciple de l’existentialisme sartrien.

Look, it’s none of my business, but who cares what these creeps think of you? They don’t make you what you are, you do. You are who you choose to be.

Hogarth fait aussitôt passer le message au géant.

It’s bad to kill. Guns kill. And you don’t have to be a gun. You are what you choose to be.

Dans ces conditions, le choix du géant est vite fait.

I not gun.

Grâce au géant et de sa relation avec Hogarth, la bombe atomique explose en vol. L’humanité est sauvée. Les habitants sont reconnaissants. Le monde a encore quelques beaux jours devant lui.

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

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