HOLD UP
Pierre Barnérias, 2020
LE COMMENTAIRE
Les virus n’ont rien de nouveau. Par contre, le covid engendre une situation inédite : confinement généralisé à l’échelle planétaire, mesures sanitaires justifiant l’état d’urgence avec port du masque obligatoire pour tout le monde, amendes pour les contrevenants, montants astronomiques soudainement débloqués pour sauver l’économie alors que l’argent magique n’existe pas. Beaucoup de spéculations sur le monde d’après et peu de réponses.
LE PITCH
Et si le coronavirus cachait un gigantesque complot ?
LE RÉSUMÉ
Pierre Barnérias refait l’histoire du coronavirus pour comprendre à qui pourrait profiter le crime.
Dès lors que vous faites croire à quelqu’un qu’il est en danger de mort, vous en faites ce que vous voulez. (…) De qui se moque-t-on ? Qui sont les charlatans ? Qui dirige ?
Les informations gouvernementales sont confuses, voire carrément contradictoires. Sibeth N’Diaye et Jerome Salomon qualifient les masques d’inutiles, avant de les rendre obligatoires quelques semaines plus tard.
Certains remettent en cause la fiabilité des tests PCR. La communauté scientifique écarte un remède miracle. La prestigieuse revue scientifique The Lancet descend la chloroquine défendue par le professeur Raoult – poursuivi par l’ordre des médecins – bien que l’étude fasse polémique elle-aussi.
De nombreux professionnels de santé s’interrogent sur la gestion de cette crise ainsi que sur les effets collatéraux majeurs en matière sanitaire, sociale et économique. Les juristes s’interrogent sur les abus d’autorité au nom d’un virus qui ne tue pas plus que la tuberculose.
Chaque fois qu’on perd une liberté au nom de la sécurité, on ne la retrouve plus.
Pendant ce temps, des drames humains se produisent dans des Ehpad et la peur s’invite sur les plateaux des chaînes d’information en continu.
Pierre Barnérias émet l’hypothèse que le coronavirus est une aubaine pour les élites, afin de consolider leur pouvoir et encouragé par des compagnies soucieuses de profiter de la situation.
C’est un business absolument monstrueux.
Entre les ambitions transhumanistes des GAFAM et la volonté de Jacques Attali d’obtenir un gouvernement mondial, des textes de loi importants se votent discrètement à l’Assemblée Nationale qui réduisent nos libertés personnelles et font les affaires de grands laboratoires pharmaceutiques – avec la bénédiction des médias.
On ne parle plus de pangolin. Le virus aurait bien été fabriqué par l’homme.
De toute façon, tout le monde est de mèche.
Même les scientifiques sont achetés!
Une lettre de l’archevêque Carlo Maria Vigano à Donald Trump concernant un projet de Great Reset de la société finit d’enfoncer le clou.
L’EXPLICATION
Hold Up, c’est une profonde crise de confiance.
Sans chercher à valider ou invalider la théorie conspirationniste de Pierre Barnérias apparemment truffée de fausses informations, on peut simplement la considérer pour ce qu’elle est : un certain reflet d’une pensée populaire héritée de la philosophie satirique des Guignols de l’info.
Les chauffeurs de taxi sont de vrais décodeurs : ‘On est en France, on fait des Rafales, des centrales atomiques, des sacs Hermès et on n’arrive pas à faire des masques en mouchoir ?’
Des marionnettes déprogrammées après trente ans d’existence par Vincent Bolloré, malgré leur popularité auprès d’un peuple se considérant comme décroché (cf Us) :
Le fossé grandit entre celles et ceux qui pensent le monde de demain et les autres qui restent sur le carreau. Un fossé grandissant entre ceux qui savent et ceux qui disent n’importe quoi.
Certes, les chauffeurs de taxi n’ont pas l’autorité pour se prononcer sur cette situation. Pour autant, ils devraient au moins pouvoir se poser des questions.
On a le droit de s’interroger, c’est notre devoir.
Les gens sont abrutis quotidiennement. Régulièrement pris pour des idiot·es (cf Idiocracy). Pourtant pas dupes de ce qu’il se passe autour d’eux.
Regardant les expert·es se contre-dire sur les plateaux. Ces gens n’ont pas la mémoire courtes. Ils se rappellent aussi qu’ils paient souvent pour les erreurs des autres (cf The big short). Se souviennent de la réponse ferme de l’état lors du mouvement des gilets jaunes (cf Un pays qui se tient sage).
Tout cela nourrit nécessairement un sentiment de défiance envers ces élites suspectées d’être inféodées à qu’on appelait jadis la world company (cf Everything is a rich man’s trick).
Les chiffres de l’indécence ne leur donnent pas complètement tort.
Les questions du chauffeur de taxi ne sont malheureusement pas justes.
Tandis qu’ils élaborent des théories qui les arrangent, les complotistes oublient néanmoins une chose importante : il est toujours plus facile de critiquer que d’être sur scène.
Celles et ceux qui ont l’impression de subir la réalité aiment aussi se raconter des histoires leur permettant de mieux s’éloigner de la réalité.
La réalité n’a effectivement rien de divertissant (cf Le Prestige). Une lumière du jour brûle les yeux (cf Matrix), c’est pourquoi on lui préfère le storytelling (cf The wreck of the unbelievable).
En l’occurrence, la réalité est relativement complexe. Nous croulons sous les informations sans pouvoir toujours les vérifier. Les sujets méritent une expertise afin de pouvoir être compris. Aux enjeux sanitaires s’ajoute un maillage d’enjeux économiques et politiques qui échappent à la plupart d’entre nous (cf Tenet).
Ce sont d’ailleurs les propos que tient Laurent Alexandre, médecin entrepreneur haut-fonctionnaire, aux étudiants de Polytechnique :
Je suis un horrible élitiste : Je pense que le monde complexe de demain ne peut être géré que par des intellectuels.
La lourde tâche de combler le fossé ne devrait certainement pas incomber qu’aux seul·es intellectuel·les. Le peuple devrait avoir l’occasion de se prononcer lui aussi, sous peine de se sentir encore plus assisté et donc désemparé.
Malheureusement, trop peu d’opportunités sont proposées pour aider les gens à s’y retrouver. Le gouvernement ajoute à la confusion en affirmant tout et son contraire. Il noie dans la complexité au lieu d’aider à naviguer à travers la complexité.
Ce qui est compliqué en général, c’est juste pour empêcher les gens de penser ou de s’approprier un savoir. On va utiliser un langage bien compliqué pour parler de choses très simples.
À la fin de la journée, difficile de savoir qui croire et dans quelle direction aller – sans boussole. La tête à l’envers dans un bateau qui coule, sans savoir si nous devons nous diriger vers le pont ou vers la coque (cf L’aventure du Poséidon).
On ne peut même plus discuter.
Ce débat est clôturé.
Peu de possibilité de réfléchir. Plus de débat, uniquement des polémiques. Pensée unique contre fake news. La réponse ne devrait pas se trouver dans la censure qui nous prive d’une occasion supplémentaire de discuter.
Dans ce climat de désinformation totale, chacun campe sur ses positions, accusant l’autre de mentir. Peut-être s’agit-il là de la fameuse guerre à laquelle faisait référence le Président de la République ?
Les expert·es se trompent ou manquent d’éléments de réponse, laissant la porte ouverte aux complotistes et à leurs extrapolations loufoques.
Si certain·es ont choisi leur camp, d’autres se sentent toujours perdu·es entre le marteau et l’enclume.
On arrive à un stade où on ne sait peut même plus faire confiance ni à l’état, ni au corps médical.
Entre garder les pieds sur terre, sans être naïf non plus. Pour tenter de distinguer le vrai du faux.
C’est pas vrai, sinon on l’aurait vu dans les études…
Contraints de se méfier de tout, à commencer par ce qui est gratuit (cf The social dilemma). Ce virus avec lequel nous allons devoir apprendre à vivre longtemps est celui du doute permanent. Pour un peu, cela donnerait presque envie de relire Descartes.
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