POLICE ACADEMY

POLICE ACADEMY

Hugh Wilson, 1984

LE COMMENTAIRE

La police occupe un rôle ingrat. Beaucoup pensent qu’elle défende un état toujours trop répressif (cf Un pays qui se tient sage) tandis que d’autres lui reprochent de ne pas taper assez fort. Derrière ses uniformes qui robotisent se cachent pourtant des êtres humains qui tentent d’abord de faire ce qu’ils peuvent avec leurs moyens – et leurs principes.

LE PITCH

La police de New York inaugure ses journées portes ouvertes.

LE RÉSUMÉ

À peine élue, la mairesse de New York secoue les institutions. Elle réforme la politique de recrutement de la NYPD, ce qui suscite des vocations ainsi que la grogne de l’état major.

No longer would height, weight, sex, education, or physical strength be used to keep new recruits out of the Metropolitan Police Academy. Hundreds of people who never dreamed of becoming police officers signed up immediately. Naturally, the police completely freaked.

Le Chef Hurst (George R. Robertson) fait passer son message au Commandant Lassard (George Gaynes), en charge de l’académie : Il s’agit de dégoûter un maximum de nouveaux venus, surtout celles et ceux qui n’ont pas le profil de l’emploi.

Au hasard, des cadets ou cadettes comme Carey Mahoney (Steve Guttenberg), Karen Thompson (Kim Cattrall), Moses Hightower (Bubba Smith), Larvell Jones (Michael Winslow), George Martin (Andrew Rubin),  Eugene Tackleberry (David Graf), Douglas Fackler (Bruce Mahler) ou encore Leslie Barbara (Donovan Scott).

Le lieutenant Thaddeus Harris (G. W. Bailey) se charge du sale boulot. Il déteste ce que Mahoney représente et le lui fait bien savoir.

You’re the devil, and you’re rotten to the core, and you’re ruining my chance to train some people who might make pretty good cops!

Sur le strict plan de l’éthique, la formation est loin d’être irréprochable. Lassard fait une présentation officielle pendant qu’une professionnelle du sexe (Georgina Spelvin) cachée derrière le pupitre lui fait une fellation. Blagues homophobes. Comportement misogyne (cf Promotion Canapé). Insultes racistes. Presque tout y passe.

En dépit des mauvais traitements, des liens commencent à se tisser entre les cadets. Mahoney tombe sous le charme de Thompson et sympathise avec presque tout le monde. Les uns et les autres font preuve d’une belle solidarité face aux vilénies des chefs de section Copeland (Scott Thomson) et Blankes (Brant Von Hoffman).

Suite à une énième maladresse de Fackler, une émeute éclate en ville. Les nouvelles recrues sont envoyées au feu pour rétablir l’ordre (cf Le Gendarme à St Tropez). Avec courage, les bizuths finissent par éviter l’escalade de la violence. Mahoney et Hightower neutralisent même un dangereux criminel.

Lors de la remise des diplômes (cf La Nuit nous appartient), les deux officiers reçoivent la médaille d’honneur. Une surprise derrière le pupitre attend Mahoney pour son discours. Décidément, c’est une tradition.

Le flic tente de garder son sérieux devant un public médusé.

L’EXPLICATION

Police Academy, c’est la possibilité d’une police plus humaine.

Par définition, la police se présente comme une organisation rationnelle dont la mission est de garantir l’ordre public (cf Piège de Cristal). Pour cela, on est en mesure d’attendre une droiture absolue. Les membres de ce corps doivent être au dessus de tout soupçon pour faire appliquer la loi.

Dans les faits, on se rend compte qu’on ne peut pas être aussi exigeant. Car aucune institution n’est véritablement parfaite. Dans chaque panier, on trouve malheureusement des pommes pourries. La police contient son lot d’individus lugubres (cf Bad Lieutenant) ou corrompus (cf Les Ripoux, Serpico, Cop Land, Training Day).

En l’occurrence, le lieutenant Thaddeus Harris fait partie de la vieille école. Son approche macho-raciste est déjà réactionnaire.

They all used to be the right color, the right height, the right weight. And they all had Johnsons.

C’est lui le chef de l’Académie. Thaddeus Harris est son bon soldat, qui execute les ordres de sa hiérarchie sans réfléchir. Il joue les sergent Hartmann (cf Full Metal Jacket) en aboyant ses ordres d’une façon qui le rassure certainement.

Gardons-nous cependant de faire des amalgames. Tout n’est pas à jeter dans la police. Par exemple, Lassard n’est pas vraiment du genre psycho-rigide. Et la relève venant du civil apporte du sang neuf. Un peu d’air frais. Encore que ces aspirants policiers sont, eux aussi, très loins d’être parfaits.

Mahoney est un personnage attachant, ce qui ne doit pas faire oublier qu’il boit pendant son service. Qu’il n’est pas loin de harceler Thompson en fonction de la position qu’on adopte en matière de harcèlement. Il aime regarder les filles sous leur douche (cf Fenêtre sur cour) et sait se fendre de quelques petites remarques homophobes de manière parfaitement gratuite.

Sleeping is for fags.

À croire que même quand on veut dire des choses sympas, on peut se rendre coupable de remarques discriminatoires. Le compliment de Leslie Barbara envers Hightower est sincère, tout comme il est déplacé.

If all the cops looked like him, there’d be no crime at all.

La réalité veut nous soyons tous dans le même bateau.

You’re a special case, you can’t quit.

I’m trapped here?

Oh yes, we all are.

Ce qui fait la différence de cette promotion est peut-être son humilité. Ces recrues ne sont pas des premiers de la classe et n’ont certainement pas la prétention d’affirmer le contraire. Mahoney, Hightower, Thompson, Barbara et les autres sont plutôt des seconds couteaux qui ont chacun été victimes de discrimination. Venant de nulle part. Personne ne les attendait à ce niveau.

Anybody can get in, even you.

Leur diplôme en poche, on pourrait s’attendre à ce qu’ils cherchent à se venger. Abuser de l’autorité qu’ils représentent. Ce serait facile. La loi les protège.

You’re gonna pay for this!

Plutôt que de faire parler le ressentiment, ces nouveaux éléments s’appliquent à faire leur boulot correctement. Cette promotion a un caractère encourageant. On se dit que ces flics ne sont pas du genre à tirer d’abord, puis discuter ensuite.

Avec eux, on se sent bizarrement en sécurité. Un gendarme un peu plus proche de guignol. L’ensemble est relativement approximatif, mais il rassure et surtout il a le mérite de fonctionner.

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

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