DEEP IMPACT
Mimi Leder, 1998
LE COMMENTAIRE
Les étoiles filantes nous font rêver. Jusqu’à ce qu’elles deviennent des comètes qui pénètrent notre espace aérien pour venir s’écraser dans notre jardin ou sur notre plage de Floride (cf Greenland). Le rêve s’arrête. Les étoiles, on les préfère finalement dans le ciel.
LE PITCH
Une comète se dirige droit vers la terre.
LE RÉSUMÉ
Le petit Leo Biederman (Elijah Wood), fan d’astronomie, observe quelque chose d’inattendu. Tellement inattendu que son professeur lui demande d’envoyer une photo à Marcus Wolf (Charles Martin Smith), le fameux astronome qui réalise avec horreur que ce point lumineux est en réalité une comète qui fonce à toute allure en direction de notre planète. Il n’a pas le temps d’en alerter les autorités compétentes puisqu’il meurt dans un accident de la route.
Un an plus tard, le président Américain Tom Beck (Morgan Freeman) est contraint de révéler au monde entier l’existence de cette comète de 11km qui risque bien de faire disparaître l’Humanité toute entière. Les Américains et les Russes travaillent sur une mission de la dernière chance visant à nucléariser la comète. Le Capitaine Spurgeon « Fish » Tanner (Robert Duvall) hérite de cette lourde responsabilité.
La mission échoue. La bombe a divisé la comète en deux morceaux qui se dirigent toujours vers la terre. Panique à bord. La loi martiale est déclarée. Un tirage au sort va permettre à quelques 800,000 chanceux de se réfugier dans les caves du Missouri pendant quelques années (cf Into Eternity). La journaliste Jenny Lerner (Téa Leoni) ainsi que la famille Biederman sont retenus, mais pas Sarah Hotchner (Leelee Sobieski), la petite amie de Leo.
L’astronome en culotte courte plaque tout pour retrouver sa copine.
I’m the famous Leo Biederman, and I haven’t used my fame for anything, but I got them to let your family go, too. This is your only chance to survive.
Il enfourche sa moto-cross. À présent, il s’agit de trouver un point culminant dans les Appalaches pour pouvoir apprécier le tsunami engendré par l’impact de la comète qui porte son nom.
Lerner abandonne elle-aussi son poste pour retrouver son père (Maximilian Schell) qu’elle n’a jamais connu. Une réconciliation sur la plage avant le raz de marée (cf Don’t look up).
L’expédition du capitaine Tanner joue les kamikazes pour détruire la seconde partie de la comète, la plus grosse – préservant la Terre de la catastrophe.
How are we supposed to get back off the surface once we’ve… once we’ve gotten down there?
We don’t.
Well, look on the bright side. We’ll all have high schools named after us.
Le Président Beck peut adresser un message d’espoir aux survivants.
We watched as the bombs shattered the second comet into a million pieces of ice and rock that burned harmlessly in our atmosphere and lit up the sky for an hour. Still, we were left with the devastation of the first. The waters reached as far inland as the Ohio and Tennessee Valleys. It washed away farms and towns, forests and skyscrapers. But, the water receded. The wave hit Europe and Africa too. Millions were lost, and countless more left homeless. But the waters receded. Cities fall, but they are rebuilt. And heroes die, but they are remembered. We honor them with every brick we lay, with every field we sow, With every child we comfort, and then teach to rejoice in what we have been re-given. Our planet. Our home. So now, let us begin.
L’EXPLICATION
Deep Impact, c’est croire dans le mythe de la bonne étoile.
On mène nos vies du mieux qu’on le peut, dans le respect des traditions religieuses ou selon les propres codes de réussite personnelle (cf Wall Street). Des existences souvent construites avec un plan de carrière assorti d’un plan de retraite (cf Mr Schmidt). Des vies qui continuent après la mort. Tout est sous contrôle.
You’re too late. I already took care of everything.
On ne veut pas penser une seule seconde à l’hypothèse d’une tornade qui pourrait souffler ce bel édifice (cf Twister). Niant la possibilité d’un accident, ou la loi de Murphy. Que ce qui puisse mal se passer se passe effectivement mal (cf Interstellar). Notre terre tourne, au milieu d’un univers, rempli de débris (cf Gravity), d’astéroïdes et de trous noirs. Un accident est si vite arrivé.
Mais nous cherchons à nous convaincre qu’elle tournera pour toujours et que le soleil ne s’éteindra jamais (cf Sunshine). Il n’y a pas de fin parce qu’il ne peut pas y en avoir (cf L’Histoire sans fin). Pas tant qu’il restera des hommes et des femmes avec un peu d’imagination.
Or la vie s’arrête pour tout le monde. Chacun va connaître le deep impact à un moment ou un autre. Et quand cette prise de conscience intervient, c’est le désordre absolu. L’anarchie (cf World War Z), qui se traduit par des bouchons à n’en plus finir sur l’autoroute. Des supermarchés où les clients ne prennent plus la peine de payer en caisse. Un sens de la politesse qui disparait au profit d’un nouveau règne animal.
Malgré tout, cette période de troubles permet à certain de prendre un peu de hauteur, comme le jeune Leo qui emmène sa copine faire un tour de moto. L’approche de la mort soudaine offre la possibilité de philosopher enfin et se poser des questions sur la vie qu’on aurait peut-être du se poser avant. L’occasion de faire preuve d’un peu de détachement.
Life goes on? Okay…. What’s so funny?
Life… We’ll see.
Un peu de plomb dans la cervelle. On peut également trouver le chemin vers l’humilité.
We know everything.
Nobody knows everything.
Il est certain que nous pourrions vivre bien différemment dans une société aussi sage, où le profit et le pouvoir n’auraient plus beaucoup d’intérêt en soi. Finies les courses au supermarché. On descendrait du train (cf Snowpiercer). Il se pourrait même que dans ce monde, les gens s’y réconcilient et y vivent heureux – comme Jenny et son père.
…
Surtout pas! Jamais de la vie!!
Life will go on, we will prevail.
Continuons de croire en nous.
Nous ne le valons bien.
Le ciel est peut-être la limite, pour les autres. Pas pour nous.
On est déjà allé se balader au delà de l’atmosphère (cf First Man). Tout est possible. On peut se permettre de faire n’importe quoi, à la fin tout s’arrange.
Quand on joue mal, on gagne quand même (cf Les Bleus 2018).
La route tourne, à notre avantage.
Les crises annoncées ne sont pas aussi fortes que prévu. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Conservons nos règles et nos codes, ainsi que nos croyances (cf Scientology). Quoi qu’il arrive, dans quelques heures nous serons déjà passés à autre chose (cf Memento).
Qu’importe donc. Nous sommes pleins de ressources. Bigger than life.
….
Aaaaah. Tout va bien.
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