NOVEMBRE

NOVEMBRE

Cédric Jimenez, 2022

LE COMMENTAIRE

Les services de la Défense se préparent à une guerre qu’ils ne connaitront peut-être jamais (cf La Ligne Rouge). Et quand la guerre éclate enfin, rien ne se passe vraiment comme prévu. Dans l’agitation, il faut garder son calme. Surtout lorsqu’il s’agit d’un conflit qui ne suit pas les règles…

LE PITCH

En Novembre 2015, la ville de Paris est frappée par des attentats terroristes.

LE RÉSUMÉ

Janvier. Fred (Jean Dujardin) est en Grèce pour tenter d’intercepter Abdelhamid Abaaoud. Finalement, le djihadiste s’échappe.

Echec.

13 novembre. L’équipe de France de football joue contre l’Allemagne au Stade de France à St Denis. Des bombes retentissent pendant le match. La police est sur place, tandis que le Président est exfiltré discrètement. La situation est sérieuse.

On va certainement pas céder à la panique.

Quelques minutes plus tard dans Paris, des terroristes ouvrent le feu sur des terrasses dans le 10e et 11e arrondissement.

Puis le Bataclan est pris d’assaut par trois terroristes pendant le concert du groupe Eagles of Death Metal où se trouvent 1,500 personnes. Le RAID intervient pour neutraliser les assassins.

Le bilan de la soirée est accablant. Il fait état de cent trente morts et plus de quatre cent blessés. Le Président François Hollande prend la parole.

C’est une horreur.

Au sein de la cellule anti-terroriste, on s’active. Fred donne les consignes.

Je veux pas qu’on laisse place à des emotions personnelles, je veux que chacun reste concentré sur sa tâche. Merci.

La pression est énorme sur les équipes.

Et la Seat ça donne quoi, et Abdelslam ça donne quoi ?

Plus le temps passe et plus il sera difficile de mettre la main sur les terroristes en fuite.

Nan, 30min c’est trop long.

Sur les plateaux TV, l’opposition joue sa partie.

Les mesures que nous prenons en France pour nous protéger sont insuffisantes.

Difficile à entendre pour Fred.

Héloïse (Sandrine Kiberlain) se prend la tête avec Martin (Cédric Kahn), en charge des services de renseignement. La jeune Inès (Anaïs Demoustier) et Marco (Jérémie Renier) essaient de démêler le vrai du faux dans les écoutes. Trois jours sans dormir.

Mes hommes ne dorment pas depuis vendredi!

Mais nous non plus on dort pas depuis vendredi, qu’est ce que vous insinuez ?

La fatigue conduit à faire des erreurs. Inès prend en filature un homme qui était en fait un agent de la DST infiltré au sein des réseaux islamistes. Fred n’est pas satisfait.

Vous avez travaillé en dehors de toute procédure!

Les interpellations se succèdent. Les membres des réseaux islamistes jouent la carte de l’intimidation.

Ils ont envoyé la foudre les frères hein! Vous avez peur ? Ça se voit que vous avez peur.

Le temps presse, il faut retrouver les meurtriers en fuite. Inès suit son flair. Le témoignage de Samia (Lyna Khoudri) lui semble être une piste intéressante. Marco et Fred savent que le dossier est fragile, mais ils ne peuvent rien écarter. Inès avait vu juste. Samia les conduit à Hasna (Sarah Afchain) qui a trouvé une planque pour Salah Abdeslam et Abdelhamid Abaaoud à St Denis.

Le 18 Novembre au matin, le RAID intervient – avec l’aide de l’armée. Les deux hommes se font exploser.

Fin de l’opération Effraction.

Samia doit vivre sous protection. Sa vie est bouleversée.

Fred remercie ses équipes et les prévient que le combat continue.

Y aura un avant et un après 13 Novembre. (…) Pour nos concitoyens, cette enquête est terminée, pour nous elle ne fait que commencer.

L’EXPLICATION

Novembre, c’est une nouvelle forme de guerre.

En France, les actions terroristes n’ont rien de nouveau. Bon nombre d’attentats ont touché le pays à la fin du XXe siècle notamment. Cependant, on ne peut pas dire que le terrorisme soit mis au même plan que la guerre en France comme elle peut l’être aux État-Unis où l’état major avait déclaré « war on terror » après le 11 Septembre.

En France, la guerre se mène encore à l’ancienne, avec des gentils d’un côté et des méchants de l’autre. Les lignes ennemies sont bien identifiées, avec une belle tranchée dans les Ardennes en plein milieu (cf À l’Ouest rien de nouveau). Quelques tanks. Deux ou trois missiles. Des généraux moustachus. Une poignée de garnisons issus de la diversité (cf Indigènes, Tirailleurs). Des hôpitaux avec des blessés (cf La vie et rien d’autres). Et puis à la fin, on remet des médailles. On célèbre les anciens combattants.

On ne parle pas des régions du globe où les forces armées françaises étaient engagées dans des opérations militaires. Serval, Épervier, et plus récemment Barkhane… pour protéger le Mali de la menace islamiste justement. Rien à voir avec une guerre au sens classique. Circulez.

Or, ce type d’engagement a bien transformé le terrorisme en une nouvelle forme de guerre qui pourrait être amenée à durer si l’on en croit les thèses controversées de Samuel Huntington dans le choc des civilisations. Les islamistes frappent la France en retour et de l’intérieur, à travers des attentats parfois perpétrés par des compatriotes convertis et radicalisés. Ce qui constitue en soi une nouveauté.

Il était fiché, on aurait du le savoir.

Dans cette guerre d’un genre nouveau, on s’organise différemment.

C’est pas le moment de remettre en question la manière dont les services fonctionnent.

Et pourtant…

Il s’agit d’une guerre non-officielle. Le pays n’est pas toujours en état d’alerte, malgré les rondes des militaires dans le cadre de Vigipirate. Une guerre invisible menée en première ligne par les services de renseignement (cf Tenet), qui doivent affronter sans cesse plus de suspects. Lorsque les fichés S ne donnent plus signe d’activité au bout d’un moment, ils disparaissent des radars. Ils se transforment alors en volcans qui dorment. À surveiller en permanence.

On est épuisé là, on est à bout.

La menace est constante. Elle peut venir de partout, même si on ne la voit pas. Surtout parce qu’on ne la voit pas.

On a toutes les raisons de croire qu’un nouvel attentat est imminent…

Une guerre ingrate qui passe sous silence les attentats déjoués, dont personne n’a connaissance. Un arbre qui tombe dans une forêt abandonnée ne fait pas de bruit.

Vous pouvez vous dire que vous avez fait un travail remarquable, vous pouvez être fière de vous.

Cette guerre ne pardonne rien aux personnes censées assurer notre sécurité lorsqu’un drame se produit.

Malgré les frappes françaises symboliques qui ont immédiatement suivi les attentats à Racca , on n’est peut-être malheureusement pas au bout de nos peines.

On nous avait promis une troisième guerre mondiale menant à l’apocalypse nucléaire, et on se retrouve avec une guerre contre le terrorisme. En même temps, on nous avait promis des voitures qui volent et on se déplace en trottinette électrique…

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

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