GET SHORTY

GET SHORTY

Barry Sonnenfeld, 1995

LE COMMENTAIRE

Il est entendu que les acteurs et les actrices ne sauvent pas des vies, encore que. Ils embellissent la vie de nombreux cinéphiles en leur proposant une autre vision de la réalité. Un métier qui n’est pas à la portée de tous. La performance nécessite en effet beaucoup de concentration pour rentrer dans le personnage.

LE PITCH

Un criminel se sent comme un poisson dans l’eau à Hollywood.

LE RÉSUMÉ

Chili Palmer (John Travolta) s’embrouille avec un autre gangster de Miami, Ray Barboni (Dennis Farina) à propos d’un manteau en cuir. Ray va d’abord y perdre son nez puis son cuir chevelu. La mort du parrain Momo va redistribuer les cartes. Désormais, Chili travaille pour Ray. La tension entre les deux hommes reste palpable.

Let me explain something to you. Momo is dead. Which means that everything he had now belongs to Jimmy Cap, including you, which also means, that when I speak, I speak for Jimmy. E.g., from now on, you start showing me the proper fucking respect.

« E.g. » means « for example ». What I think you want to say is « I.e. ».

Bullshit! That’s short for « ergo ».

Ask your man.

To the best of my knowledge, « E.g. » means « for example ».

E.g., Ie, fuck you!

Ray ordonne à Chili d’aller collecter de l’argent auprès de Leo Devoe (David Paymer). Sa dernière arnaque en date est de se faire passer pour mort dans un accident d’avion pour toucher l’argent de l’assurance. Chili le retrouve à Las Vegas, où il hérite d’un autre job : collecter une dette auprès du producteur de séries B Harry Zimm (Gene Hackman). Direction Los Angeles. Chili fait la rencontre de l’actrice Karen Flores (Rene Russo). Sous le charme.

Il profite aussi d’être en compagnie d’un producteur pour lui pitcher une idée de film inspirée de sa vie. Le petit Martin Weir (Danny de Vito) serait bien dans le rôle principal. Zimm est intéressé mais il a déjà un projet qui lui tient à coeur « Mr Lovejoy » qu’il considère comme son Driving Miss Daisy. Et puis il croule sous les dettes auprès de Bo Catlett (Delroy Lindo) qui lui même doit de l’argent au cartel de Mr Escobar (Miguel Sandoval). Un drôle de panier de crabes.

Rough business, this movie business. I’m gonna have to go back to loan-sharking just to take a rest.

Chacun va courir après l’autre pour récupérer son argent. Bo se fait tuer. Barboni se retrouve arrêté par les agents de la DEA. Et Chili peut faire son film, produit par Zimm.

Anyway, what about your story? You thought of a title yet?

How about ‘Get Shorty’?

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L’EXPLICATION

Get Shorty, c’est le making-of.

Réaliser un film, a priori, n’a pas l’air très compliqué. Il faut un apport en capital. On prend un crédit. Une fois l’équipe du film constituée on peut se mettre au travail. Et si le marketing est bien ficelé, le film fait un maximum d’entrées dès sa sortie. On rembourse le prêt. Et on encaisse les bénéfices. Avec un peu de chance, on est récompensé par la profession.

C’est cette vision idyllique qu’offrent la plupart des jeux video de management. Prenons un jeu de management d’équipe cycliste par exemple : on donne un nom à son équipe, on trouve un sponsor, on recrute des coureurs, on les entraine, on s’inscrit à des courses, un peu de tactique et on finit par faire son chemin jusqu’au tour de France.

Avec un peu de réussite et beaucoup de travail, on remporte le maillot jaune. Champagne. France Télévision. Gérard Holtz. On occulte au passage la triche (cf Lance Armstrong), le dopage (cf Icarus), la politique, les petits arrangements entre équipes…

Il en est de même pour la réalisation d’un film. A posteriori, cela ressemble plutôt au parcours du combattant. Comme pour n’importe quel autre projet, c’est compliqué (cf Argo). Beaucoup de personnes sont impliquées. Personne n’est d’accord. Chacun a son agenda personnel (cf Mulholland Drive).

Les ego ont du mal à s’entendre. Et l’argent manque toujours, ce qui ravive les tensions lorsque certains décident de collecter. Il faut passer à la caisse. Sans parler des conditions extérieures qui peuvent finir par tout ruiner (cf Lost in la Mancha).

Alors que faut-il pour réussir ?

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Il faut d’abord de la passion. Si Chili n’était pas un amoureux de film, il aurait décroché depuis longtemps. Lorsqu’il arrive à Hollywood, il n’en croit pas ses yeux.

I can’t believe the way you do business out here, I can’t believe how fucked-up your organization is.

La passion nourrit la détermination. Les obstacles sont nombreux et on ne peut pas baisser les bras. Zimm a tendance à abandonner. Ce n’est pas le cas de Chili qui maintient son cap dans la tempête.

Well, that’s the difference between you and me, Harry, I say what I mean. I want Martin Weir : I go out and get Martin Weir, I don’t fuck around with this bullshit with the trainer’s shrink.

Il faut un peu de poésie. Chili se sent comme un poisson dans l’eau à Hollywoodland. Tout le contraire de Ray qui vient de Miami, si vulgaire, qui ne comprend rien à la magie de cette ville où les rêves se réalisent.

They say the smog is the reason we have such beautiful sunsets.

That’s what they say, huh? What a bunch of fuckin bullshit.

Il faut aussi parfois faire des compromis, tant qu’ils ne compromettent pas la réussite de l’ensemble. Chili va mettre un peu d’eau dans son vin.

What is that?

It’s an Oldsmobile Silhouette.

I ordered a Cadillac.

Oh, well, you got the Cadillac of minivans.

Il faut bien sûr un jeu de circonstances. C’est au hasard des rencontres que Chili atterrit à Vegas puis à Los Angeles où il rencontre Harry Zimm. En même temps, ne dit-on pas que rien n’arrive sans raison ?

Il faut évidemment de bons appuis. Car on ne s’en sort pas tout seul. C’est grâce à Karen que Chili rencontre Martin. Le petit supplément d’âme (cf The Fall).

Car il faut surtout les bons acteurs. L’argent ? On finit toujours par s’arranger et trouver des solutions.

Par contre, Martin est irremplaçable. Chili a besoin de lui. L’acteur ou l’actrice est la cerise sans laquelle le gateau ne serait pas aussi bon.

La 1500e pièce du puzzle.

Le détail nécessaire.

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

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