THE MIST

THE MIST

Frank Darabont, 2007

LE COMMENTAIRE

On ne parle jamais aussi bien que de ce qu’on ne sait pas. Aujourd’hui, les météorologues de l’apocalypse évoquent le changement climatique en promettant des températures infernales que pas même les plus puissantes climatisations ne permettront d’apaiser. Il ne s’agit là que de supputations scientifiques. Que se passera-t-il quand le nuage de pollution nous aura vraiment avalé?

LE PITCH

Un groupe de consommateurs se confinent dans un supermarché.

LE RÉSUMÉ

Une tempête fait rage dans le Maine. David Drayton (Thomas Jane), sa femme Stephanie (Kelly Collins Lintz), et leur fils Billy (Nathan Gamble) se mettent à l’abri (cf Take Shelter). Les dégâts sont importants. Le père emmène son fils au supermarché du coin pour faire le plein de produits de première nécessité.

Pendant qu’ils font les courses, un brouillard opaque s’abat sur la ville. Des personnes auraient apparemment disparu soudainement.

There’s something in the mist.

Ollie Weeks (Toby Jones) et Bud Brown (Robert Treveiler) ferment les portes du magasin par précaution. Une mère de famille (Melissa McBride) insiste cependant pour sortir et retrouver sa fille.

Quelques heures plus tard, un jeune magasinier qui tentait de récupérer un générateur se fait happer par une tentacule extra-terrestre. David, Ollie et quelques autres sont horrifiés.

We have to tell them. The people in the market. We have to stop them from going outside.

They won’t believe us.

They have to.

I’m not sure I believe it, and I was here. What we saw was impossible. You know that, don’t you? What do we say? 

Lorsque les clients du magasin comprennent enfin ce qui se passe, des groupes se constituent (cf L’aventure du Poséidon).

Les sceptiques emmenés par Brent Norton (Andre Braugher) se moquent du danger. Ils partent en balade, mais ne reviendront pas.

Les religieux de Madame Carmody (Marcia Gay Harden) se préparent à la fin du monde (cf Jesus Camp).

We are being punished for going against the will of God!

David, Ollie et quelques personnes parmi lesquelles l’institutrice Amanda Dunfrey (Laurie Holden) refusent de céder à la panique, même quand le magasin est attaqué par des moustiques géants (cf Starship Troopers).

Apparemment, cette catastrophe serait due à un projet militaire visant à créer des ponts avec des mondes alternatifs. L’expérience aurait mal tourné (cf Le Fléau).

It’s some kind of military fuck up?

Carmody souhaite que Billy soit sacrifié. Le climat vire au chaos. Dans le tumulte, Ollie abat Madame Carmody d’une balle dans la tête. David et les autres tentent leur chance à l’extérieur.

Ollie, Myron (David Jensen) et Ambrose (Buck Taylor) sont rapidement dévorés par des araignées. David, Billy, Amanda, Irene (Frances Sternhagen) et Dan (Jeffrey DeMunn) se réfugient dans la voiture de Dan. Autour d’eux ne règne que la désolation (cf La Route). En panne d’essence et coincés dans le brouillard, ils décident communément d’en finir.

Malheureusement il ne reste que quatre balles dans le revolver de David. Il prend la difficile responsabilité de tuer les passagers, dont son fils. Puis il sort de son véhicule en mission suicide.

À ce moment, la brume se dissipe.

Les monstres reculent sous la charge de l’armée Américaine.

Étrangement, David est le seul qui ne parvient pas à se réjouir.

L’EXPLICATION

The Mist, c’est la patience mise à rude épreuve.

La vie ne se résume pas à des vacances à Saint-Malo, n’en déplaise à Laurent Voulzy. Même les plus optimistes doivent reconnaître que la vie est faite de cycles, alternant les périodes drôles et moins drôles. Lorsque nous traversons une phase de creux, il faut savoir faire le dos rond. Bien que sa maison soit détruite par la tempête, David essaie de relativiser – tel un Bouddhiste (cf Presque).

It’s just stuff. We’re safe. That’s all that counts.

Espérer que la tempête passe, car elle finit par passer. David sait très bien qu’il ne pleut pas tous les jours – comme l’affirme le proverbe Chinois. Ce qu’il ne sait pas, c’est combien de temps l’averse va durer.

Lorsque les Nazis sont arrivés au pouvoir en 1933, qui aurait pu prédire que le cauchemar allait durer douze années interminables ? Coincés chez eux pendant la pandémie seulement quelques semaines, sans visibilité, beaucoup ont déjà cru perdre les pédales.

Stay inside the store. (…) Don’t go out there. It’s death out there.

Dans ces moments de solitude partagée, on en vient à douter de tout puisqu’on a tout le temps de contempler ce qui ne va pas dans le monde et ce qui mériterait d’être réglé.

You’d think educating children would be more of a priority in this country. But you’d be wrong. Government’s got better things to spend our money on. Like corporate handouts, and building bonds.

Il faut tolérer la bêtise des autres, comme celle de Madame Carmody que l’on rêverait de faire taire.

Confronté à la possibilité de la fin de l’histoire (cf Le Temps du Loup), on essaie de se convaincre que ce qui se produit n’est pas vraiment la réalité (cf Avengers : Endgame).

It’s just a bad dream.

L’instinct de survie nous fait trouver des refuges dans des considérations certes triviales mais qui ont le mérite de nous occuper : les essuie-glaces à faire changer, le rendez-vous à prendre chez la dentiste, la réunion avec le Japon à décaler, aller voir le voisin pour régler le problème de la haie qui dépasse…

We got real problems to deal with here.

Prendre son mal en patience, pour ne pas s’en mordre les doigts.

S’accrocher jusqu’au bout. Don’t go gentle into that good night (cf Interstellar). Rester concentré sur une lumière qui devrait finir par apparaître pour signer la fin du tunnel, tôt ou tard. Se rappeler que tout vient à point. Ne sauter du bateau qui coule qu’au tout dernier moment (cf Titanic, La Chute).

Arrêter de chercher le meilleur dans le futur qui nous réserve peut-être une guerre extra-terrestre contre des insectes répugnants (cf Cloverfield). Tous ces cloportes que nous avons génocidés avant de s’en débarrasser d’un coup de chasse d’eau et qui prennent leur revanche… Beurk.

Ne pas pleurer non plus sur un passé aux apparences plus confortables mais qui ne reviendra jamais. Tant pis pour toi Francis Cabrel.

Se satisfaire du présent, de ce temps qui passent toujours trop vite ou trop lentement.

Attendre.

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

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