INDEPENDENCE DAY

INDEPENDENCE DAY

Roland Emmerich, 1996

LE COMMENTAIRE

Les extra-terrestres n’ont pas pour habitude de faire les choses à moitié (cf Rencontre du troisième type). Ils voient les choses en grand. Eux aussi ont une certaine passion pour les feux d’artifice et le symbole en détruisant d’abord des monuments célèbres plutôt que des centres névralgiques. Comment leur en vouloir ? Si vous veniez d’une autre planète, après des années lumières de voyage pour détruire la France, viseriez-vous la Tour Eiffel ou la Chapelle de Ronchamp (cf La Soupe aux Choux)?

LE PITCH

Les États-Unis d’Amérique sont menacés.

LE RÉSUMÉ

Sur la lune, les dernières traces de pas des astronautes Américains (cf First Man) disparaissent suite aux vibrations engendrées par un gigantesque vaisseau spatial en direction de la terre. Les signaux satellite s’affolent.

D’immenses soucoupes volantes se disposent au dessus des grandes mégalopoles : Los Angeles, New York, Washington D.C (cf Premier Contact). Pendant que quelques terriens souhaitent accueillir nos amis de l’espace (cf Mars Attacks!), la plupart sont pris de panique et cherchent à fuir.

Ces derniers sont bien inspirés puisque le scientifique David Levinson (Jeff Goldblum) découvre que les signaux émis par les vaisseaux spatiaux sont un compte à rebours. Des rayons laser sont déclenchés afin de pulvériser les centre-villes (cf La Guerre des Mondes).

Le Président Whitmore (Bill Pullman) a le temps de s’échapper avec son état major. Sa femme (Mary McDonnell) se trouvait à Los Angeles. Victime d’un accident d’hélicoptère, elle va mourir de ses blessures.

Sous le choc, le Président Whitmore joue d’abord les Maréchal Pétain, en tentant de négocier une paix avec l’ennemi.

We can find a way to coexist. 

Il reçoit une fin de non-recevoir.

No peace.

What is it you want us to do?

Die.

Sans possibilité de discuter, le Président s’improvise alors en Général de Gaulle.

Nuke them. Let’s nuke the bastards!

Ne restent plus qu’une poignée de diplomates, de scientifiques et de militaires pour mener la résistance (cf L’Armée des Ombres) depuis la zone 51. Les avions s’organisent mais la bombe atomique est inefficace car l’ennemi est protégé par un bouclier.

Levinson va parvenir à désactiver les défenses adverses grâce à l’informatique.

If we plant a virus in the mothership…

Accompagné par le vaillant Capitaine Hiller (Will Smith), Levinson pénètre à bord du vaisseau mère et lance un nouveau missile nucléaire.

You think they have any idea what’s about to happen to them?

Not a chance in hell. Goodnight!

Peace!

La surprise est réussie. Le vaisseau explose. Les deux hommes ont juste le temps de déguerpir, pour retrouver leurs femmes respectives en héros. Ils sont félicités sobrement par le Président Whitmore.

Not bad!

L’EXPLICATION

Independence Day, c’était un premier avertissement sans frais.

Jusqu’au début du XXe siècle, les États-Unis n’étaient encore qu’un petit pays de pionniers (cf There will be blood, The Revenant). Un nain sur la scène géopolitique internationale. Les diplomates Européens prenaient les homologues Américains de haut (cf Les Vestiges du Jour). Puis la deuxième Guerre Mondiale a permis aux US de révéler leur puissance économique, industrielle et militaire – devenant ainsi le gendarme du monde (cf San Andreas).

C’était l’âge d’or. Partout à l’ouest du rideau de fer, on respectait les Etats-Unis. On s’abritait derrière eux pour se protéger des vilains communistes, on portait ses blue jeans, on mâchait ses chewing-gums et on mangeait ses hamburgers.

Suite à la guerre perdue au Viet-Nam, le pays en est ressorti profondément meurtri (cf Apocalypse Now, Full Metal Jacket, Né un 4 Juillet, The Deer Hunter). Il s’est fourvoyé politiquement (cf JFK, Nixon), allant jusqu’à provoquer des conflits au Proche Orient pour mieux garder la main mise sur le pétrole (cf Jarhead, Vice), dévoilant sa face cachée impérialiste. La CIA, jadis si efficace (cf Raisons d’état), a commencé à faire rire (cf Burn after reading).

À la fin du XXe siècle, quoi de mieux qu’une attaque alien pour réaffirmer la grandeur du pays ? Comme si cela ne suffisait pas, les monstres venus de l’extérieur attaquent lors de la fête nationale. Frappés durement pour la première fois sur leur sol (cf Fahrenheit 9/11), le géant vacille face à cette situation inédite.

We’re being exterminated!

Cette attaque alien donne une occasion parfaite à l’Amérique pour se réveiller (cf Battleship). Il faut faire la guerre à nouveau. Puiser dans ses ressources pour montrer que les soldats ne sont pas morts, à l’image de Hiller gonflé à la testostérone. Réagir avec toute l’arrogance qu’on lui connaît (cf Top Gun).

Who’s the man?!

Attention, les États-Unis ne sont pas que du muscle! Ce sont aussi des neurones. Les scientifiques ont toujours des idées. Outre-Atlantique, la technologie a peut-être pris du retard mais elle n’est pas à l’arrêt. Levinson se transforme en hacker pour sauver le monde. Car la planète bleue a aussi des étoiles… et des bandes blanches et rouges.

Welcome to earth!

En effet, le Président Whitmore ne s’embarrasse pas avec la diplomatie internationale pour prendre la parole et faire des beaux discours au nom de l’Humanité.

« Mankind. » That word should have new meaning for all of us today. We can’t be consumed by our petty differences anymore, we will be united in our common interests. Perhaps it’s fate that today is the Fourth of July, and you will once again be fighting for our freedom. Not from tyranny, oppression, or persecution but from annihilation. We are fighting for our right to live. To exist. 

Le 4 Juillet n’est plus seulement la fête nationale Américaine, mais celle de la terre entière. Il fallait une zone d’ombre sur New York pour faire rayonner à nouveau la bannière étoilée sur le globe.

Should we win the day, the Fourth of July will no longer be known as an American holiday, but as the day the world declared in one voice: « We will not go quietly into the night! »

Whitmore, Levinson et Hiller se sont prouvés qu’ils étaient toujours les meilleurs. À aucun moment, ils n’ont remis en question leur modèle. Ce qui explique peut-être pourquoi en ce début de XXIe siècle, les États-Unis sont plus que jamais en danger.

Minés par des querelles intestines (cf L’âme divisée de l’Amérique), les États-Unis sont en train d’être renversés sous nos yeux par une menace qui ne venait même pas de l’espace, mais d’Asie (cf American Factory).

LE TRAILER

Cette explication de film n’engage que son auteur.

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